Difficile de surestimer les changements provoqués par l’avènement d’internet et les évolutions constantes des réseaux sociaux sur l’information. «Le développement du web participatif, à partir des années 2000, s’est construit sur la promesse que chacun pouvait passer de consommateur à producteur d’informations», observe l’auteur et bloggeur Joseph Gotte, doctorant en communication politique et observateur des nouvelles générations. «Avant, il y avait la télévision, la radio et les journaux», rappelle Flore Silu, responsable communication de Jeunesse Pour Christ France, «aujourd’hui, c’est tout le monde.»

Selon Joseph Gotte, «cette entrée de toute une série de nouveaux acteurs – blogueurs, influenceurs, médias numériques – a profondément transformé le monde de l’information et avec lui ses logiques de production, de vérification et de diffusion.» Les supports se sont multipliés et «il est difficile d’avoir des informations vraies», constate Flore Silu.
Même les médias établis, à qui on confie la tâche de vérifier et de recouper les informations, sont vulnérables. «Aujourd’hui, pour un média, ne pas être présent sur les réseaux sociaux équivaut à ne pas exister», affirme Sandrine Roulet, ancienne journaliste chez Alliance Presse et responsable communication de la Fédération romande d’Eglises évangéliques. Les journaux en ligne et les chaînes d’info ne manquent pas de reprendre les images amateures pour alimenter leurs contenus. «Cela permet de relayer un événement avant même qu’un journaliste soit envoyé sur place.»