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Et s’il ne vous restait que cinq minutes à vivre?

L'édito de cette édition
David Métreau

S’ il ne vous restait que cinq minutes à vivre, que feriez-vous? L’été est propice à la réflexion, dit-on, du moins l’encourage-t-on depuis des années, une fois les longues journées venues, dans les colonnes de votre magazine préféré.

S’il ne te restait que cinq minutes à vivre, que ferais-tu? Cette question est revenue plusieurs fois occuper mes pensées ces dernières semaines. Non pas que la perspective de la mort m’effraie ou me préoccupe particulièrement en ce moment, je vous rassure, mais cette petite phrase est venue résonner deux ou trois fois dans ma tête, comme pour m’inciter à prendre le temps d’y réfléchir. Sûrement que cette pensée a été inspirée par le récit que m’a confié Georges, un chrétien qui, aux portes de la mort, pris dans un accident de la circulation, s’est concrètement retrouvé à se poser cette question. Coincé sous une voiture, il a été obligé d’y répondre. Et quel a été son premier réflexe?

D’abord se plaindre, avant de très rapidement se ressaisir. «Cinq minutes, c’est très court. Place aux priorités. Et si je pars, qui prendra soin de ma famille, de mes enfants et de mon Eglise?» Alors cet homme s’est mis à prier, puis même à louer Dieu, à le remercier, rempli de paix. Et pour la petite histoire, il a fini par être miraculeusement secouru et guéri, même si ce n’est pas le point principal du propos ici.

Si je savais qu’il ne me restait que cinq minutes à vivre, que ferais-je? J’espère que moi aussi je louerais Dieu et que je me préoccuperais du sort d’autrui plutôt que de celui de ma pauvre carcasse. Mais comme je ne sais ni la date ni l’heure de la venue de mon dernier repos, je n’ai pas de compte à rebours ou de minuterie m’indiquant ces cinq ultimes minutes. L’idéal ne serait-il pas de louer Dieu - c’est à dire avouer la vive satisfaction qu’on éprouve à son égard - continuellement? Une perspective raisonnable ou du moins souhaitable pour le chrétien. Mais à ce niveau-là, je suis loin du compte.
Étrangement (pas si étrange si on y prête vraiment attention), c’est en pensant à cette rupture suprême qu’est la mort - via un accident, un deuil familial ou amical ou les terribles bruits de guerres ou de famines - que se révèlent les choses importantes. Dans le cas de Georges ce fut sa famille, son Eglise et surtout sa foi en Dieu. Comme un feu qui révèle l’or et brûle les impuretés.

Puisse cet édito qui, le temps d’un été, sort de sa forme habituelle, susciter en vous une saine (et sainte) réflexion estivale sur ce qui compte vraiment.

Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui Juillet – Août 2022

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