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100 esclaves libérées

Alors que la traite d’êtres humains est en hausse, la lutte menée par l’association perla contre cette forme d’esclavage n’a jamais été aussi pertinente.
Esther Laurent

Pour fêter ses dix ans d’existence, l’association Perla a soufflé ses bougies le 14 octobre à Lausanne, à l’occasion d’un gala au casino de Montbenon. A l’honneur de la soirée: les victimes de la traite d’êtres humains, pour qui l’association œuvre depuis ses débuts. Plusieurs artistes de renommée internationale, attachés à la cause, étaient présents; c’était le cas, entre autres, des danseurs Dakota et Nadia, vainqueurs en 2018 de l’émission «La France a un incroyable talent». Un événement réussi, soulignent les organisatrices, qui n’auraient pas espéré mieux. L’occasion de se retourner et de jeter un regard sur le chemin parcouru jusque-là.

Une association à la renommée grandissante

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Perla a commencé son travail avec des bénévoles en 2013 et compte à présent six employés. Un engagement qui s’est ainsi professionnalisé ces dernières années et que sa directrice, Elisabeth Rupp (photo), souhaite poursuivre. Pour cela, l’association a développé sa visibilité dans les médias en intervenant aux niveaux régional et national, auprès de la matinale de la RTS, par exemple. «Nous souhaitons amener un changement dans l’opinion publique. Dans ce sens, nous avons déposé une motion pour soutenir les personnes souhaitant sortir de la prostitution et leur permettre une réinsertion professionnelle efficace», explique-t-elle. L’association souhaiterait aussi former les psychiatres du Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV), afin qu’ils puissent mieux identifier les victimes de traite d’êtres humains. Une professionnalisation visant donc à agir sur trois fronts simultanément: la sensibilisation, la prévention et les relations publiques.

Au cours de ces trois dernières années, ce sont aussi une centaine de victimes de ce qu’on appelle «l’esclavage des temps modernes» qui ont pu être accompagnées et réinsérées dans le monde professionnel grâce à l’association. Celle-ci souhaiterait aussi bénéficier d’un logement pour recueillir les victimes et les protéger lorsque cela s’avère nécessaire.

L’importance du soutien des églises

Ce gala d’anniversaire s’inscrit bien dans cette volonté de développement et de soutien. Géraldine Paçarizi, l’organisatrice de l’événement, se réjouit: «C’était une soirée magnifique. L’équipe des bénévoles était géniale et nous avons rencontré très peu de tensions. Nous avions plusieurs objectifs: nous faire connaître, montrer la réalité de la traite d’êtres humains en Suisse et, bien entendu, lever des fonds.» Les bénéfices récoltés lors de la soirée seront utilisés pour soutenir, par exemple, un projet de formation dans le domaine de la couture.

«Nous recherchons toujours de l’aide», rappelle Elisabeth Rupp. «Votre soutien individuel et le soutien des Eglises comptent.» Face à la problématique de la traite d’être humains, la directrice de l’association souligne que l’engagement est déterminant, que ce soit au niveau financier, spirituel ou de manière très pratique, par exemple en devenant bénévole.

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