Marina Silva (photo) est passée à la trappe dès le premier tour des élections présidentielles brésiliennes du 5 octobre. Les Brésiliens ont-ils eu peur d’être présidés par une évangélique pentecôtiste, alors qu’elle était présentée comme la rivale la plus sérieuse pour Dilma Rousseff? Reste à savoir si le Brésil aurait été mieux présidé par une chrétienne engagée que par un autre politicien.
Thomas Weber, engagé au sein de Prière pour la Suisse, juge que «la relation personnelle d’un président chrétien lui permet d’apporter du bien à son pays». «Faux!», rétorque le théologien Robin Reeve. «Si la compétence se mesurait à la spiritualité, cela se saurait». Pour lui, pas question de soutenir un candidat pour la seule raison qu’il serait chrétien. «Cela peut certes constituer un avantage sur certaines questions éthiques, pour autant que le candidat ait développé des positions intègres et solides sur le plan économique, sur le recours à la violence, la liberté de conscience ou encore l’accueil de l’étranger. Mais la compétence doit primer.». Thomas Weber convient que la compétence est essentielle.
L’ancien parlementaire suisse Jean-Pierre Graber ne croit pas non plus que des politiciens chrétiens au faîte du pouvoir «puissent faire des miracles». En effet, «il est impossible d’instituer le Royaume des cieux sur cette terre par l’action politique». Cependant, des dirigeants chrétiens peuvent infléchir certaines décisions de l’Etat en les imprégnant de valeurs chrétiennes. «Cela ne peut être que bénéfique pour un pays». Et de prendre l’exemple de l’Allemagne et du Royaume-Uni, dirigés par des personnalités inspirées de valeurs chrétiennes: «Ces Etats s’en sortent mieux que d’autres pays dont les dirigeants sont plus hostiles à ces valeurs.»