Cette mise en œuvre de la loi Taubira ne peut cependant pas cacher le fait que l’ensemble des maires et leurs adjoints, officiers d’état civil, ne sont pas prêts à célébrer de telles unions.
Le Collectif des maires pour l’enfance estime que 15 000 maires ne marieront pas de personnes de même sexe. Pour Franck Meyer (photo), maire de Sotteville-le-Val et porte-parole du collectif, «des maires sans conscience seraient la ruine de la République. Nous continuerons de relayer, toujours dans l’esprit de non-violence qui est le nôtre, la parole de tous ceux qui n’ont pas été entendus lors de la préparation de la loi Taubira». Les occasions seront multiples. En effet, seize codes (code du travail, code de la famille, code des affaires sociales, etc.) doivent être modifiés par le parlement cet automne.
Franck Meyer n’oublie pas la promesse faite par le président Hollande devant le congrès des maires, le
20 novembre dernier : «La loi s’applique à tous, mais dans le respect de la liberté de conscience».
Manuel Valls, ministre de l’Intérieur, a en tout cas immédiatement au refus de Jean-Michel Colo, maire d’Arcangues, au Pays Basque, d’accepter la célébration de mariages gays dans sa localité. Les sanctions prévues par la loi en cas de refus s’élèvent jusqu’à trois ans de prison et 45 000 euros d’amende. Depuis, Jean-Michel Colo a fait marche arrière. Il prévoit de déléguer cette responsabilité à une élue.
Franck Meyer a lui aussi choisi de ne pas marier deux hommes ou deux femmes, «tout en respectant ceux qui le feront». Mais il croit encore à un revirement de situation. «Depuis 1981, 16 % des lois votées par le parlement n’ont pas été appliquées ou ont été finalement retirées !», rappelle l’élu. «Le Mariage pour tous est en porte-à-faux avec la Convention internationale des Droits de l’enfant, qui reconnaît le droit de connaître ses parents et d’être élevé par eux».

Christian Willi

Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui – juillet-août 2013

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