En kit ou sur roues, les églises se font mobiles
Acquisitions de terrains compliquées, pénurie de locaux, manque de place : malgré des contraintes bien temporelles, l’Église contemporaine s’adapte, avance et… s’achemine ! Après avoir affrété, l’an passé, un train-église ralliant les villages isolés, la Russie persiste dans son audace et signe un concept unique : l’église en kit. Une démarche téméraire, initiée par le Club des Mécènes Orthodoxes. L’édifice en question, qui se monte en vingt-quatre heures, peut accueillir jusqu’à deux cents ouailles. Une solution non-conformiste, saluée par l’intraitable patriarcat orthodoxe qui se réjouit, déjà, d’une multiplication, même éphémère, de ses lieux de cultes, sur un territoire peu favorable aux constructions immuables.
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Catalogue de chapelles
Quant à la Grèce, depuis quelques années, elle voit fleurir, le long de ses routes nationales, de drôles de commerces : de grandes surfaces, à mi-chemin entre la jardinerie et le négoce de matériaux, spécialisées dans la fabrique et l’acheminement de chapelles traditionnelles. De quoi attiédir le touriste fraîchement débarqué, qui découvre, stupéfait, que la petite église blanche de ses cartes postales pourrait bien venir de là.
Une dizaine de ces commerces atypiques rythment la route menant de la capitale à Patras, port principal. Ils proposent des chapelles à la capacité d’accueil restreinte, pour usage privé mais également des édifices plus conséquents, qui trouveront place dans des lieux bondés à la haute saison, comme les campings.
Sur roues et sur l’eau
Grosses cylindrées, voitures surdimensionnés et routes interminables : les initiatives états-uniennes ne pouvaient être démunies de roues! Les Églises évangéliques américaines ont opté depuis longtemps pour les camions, les cars et les voitures-églises.
En Australie, les problèmes de permis de construire, eux, ont été résolus grâce à la mise en place de chapelles sur pontons et de lieux de culte flottants.
Quant à la France, où l’évangélisation fluviale a connu ses heures de gloire entre 1887 et 1965, sous l’impulsion d’un évangéliste américain, elle compte toujours, aujourd’hui, deux péniches-églises actives, accueillant les bateliers et leurs familles, à Lyon et à Conflans-Saint-Honorine.
Céline schmink
Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui – Juin 2008
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