Afrique du Sud: les inondations rendent les baptêmes mortels
Quinze personnes d’une Eglise apostolique indigène, dont un bébé de trois mois, se sont noyées lors d’un baptême de rivière le 3 décembre dernier en Afrique du Sud. Elles ont été emportées durant une crue du Jukskei, qui traverse Johannesburg, dans la province de Gauteng.
Tshepang, 20 ans, a expliqué à la presse locale qu’un groupe de trente-trois fidèles avaient reçu l’ordre d’entrer dans l’eau en même temps ce samedi-là. «Il pleuvait mais le pasteur a dit que nous devions entrer quand même dans l’eau, insistant sur le fait que si nous priions, l’eau se calmerait, et que les gens ne devaient pas sortir.» Plus tard, un père qui a perdu sa fille adolescente dans l’inondation a qualifié le pasteur, zimbabwéen, «d’arnaqueur cruel».
Cependant, plusieurs chercheurs soulignent la méconnaissance des habitants en général sur les effets du changement climatique. Les fortes pluies à l’origine de la crue meurtrière auraient ainsi déclenché dans le même temps une catastrophe humanitaire affectant 40 000 personnes dans le Gauteng, rapportait Christianity Today le 23 janvier. Presque un an jour pour jour avant la catastrophe dans le Jukskei, deux chrétiens avaient par ailleurs déjà perdu la vie lors d’une immersion dans une province voisine. «Si l’information sur le changement climatique ne parvient pas au niveau local, nous risquons d’assister à de nouvelles tragédies», s’inquiète un professeur de religions de l’est du pays. La Commission sud-africaine pour la promotion et la protection des droits des communautés culturelles, religieuses et linguistiques a toutefois enjoint les croyants à être plus vigilants.
L’Eglise en deuil fait partie du mouvement Johane Masowe, né dans les années 1930 au Zimbabwe. Les membres, anti-urbains, sont connus pour leurs amples robes blanches et leur habitude des cultes en plein air.
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