Skip to content

Orissa: une chasse aux chrétiens

© Alliance Presse
Les violences orchestrées par les nationalistes hindous, les pires enregistrées dans cet État pauvre et tribal, ont fait 25 000 sans-abri. La situation reste tendue
Natacha Horton

Les chrétiens de l’État indien d’Orissa sont devant un choix difficile : se convertir ou mourir. Depuis Noël, de nombreux chrétiens ont été battus ou contraints de prendre la fuite. D’autres ont abandonné leur foi par crainte.
25 000 chrétiens sont sans abri, plus de 1000 églises ont été attaquées, 730 maisons incendiées, 126 commerces et entreprises chrétiennes détruites. Des milliers de chrétiens ont également été agressés. Aux dires des responsables chrétiens locaux, il s’agit d’un des pires crimes jamais commis contre la communauté chrétienne dans ce pays. Malgré la diminution des attaques, la situation des chrétiens reste précaire et leur vie menacée.
Pour l’heure, moins de dix décès sont annoncés. Par ailleurs et selon Empart, réseau d’implantation d’Églises, rapporte que 4000 militants hindous écumeraient la région pour trouver et brutaliser des chrétiens.
Le 20 janvier, plus de vingt mille personnes se sont rassemblées dans la province-État voisine du Jharkhand, pour prier pour la paix en Orissa.

Le feu aux poudres à Noël
Durant la dernière semaine de décembre 2007, dans le village de Brahmani où des chrétiens montaient une tente pour célébrer Noël, un groupe d’extrémistes hindous les a attaqués. De là, les agressions se sont propagées dans diverses régions reculées de l’Orissa. Ont été pris pour cibles les églises, les pasteurs et leurs familles, les chrétiens qui se rencontrent, leurs maisons et commerces.
À l’origine de cette vague anti-chrétienne, l’accusation faite aux chrétiens de ne pas respecter la loi anticonversion adoptée par l’État d’Orissa en 1967. Cette loi, il faut le rappeler, ne concerne pas l’hindouisme. En Inde, précise Portes Ouvertes, la notion de liberté de religion, mentionnée dans la Constitution de 1950, implique davantage la possibilité de demeurer dans sa religion de naissance que d’en changer.
–CREDIT–
La police hésite à intervenir
La police est intervenue dans plusieurs des cas. Néanmoins, les suspects sont fréquemment relâchés, faute de témoins. En d’autres occasions, la police laisse faire, la loi anti-conversion protégeant les agresseurs. Selon Empart, beaucoup de responsables politiques ne prennent pas position par crainte de ne pas être réélus. Le parti nationaliste hindou (BJP), s’il n’est plus majoritaire au niveau national, dirige plusieurs États, dont l’Orissa.
L’aide matérielle est difficile à fournir. Le gouvernement de l’État d’Orissa a édicté une loi interdisant à toute ONG ou étranger de fournir une aide quelconque aux chrétiens de leur État sans passer par la voie officielle. Fort heureusement, l’entraide locale entre chrétiens est présente et les organisations telles qu’Empart ou Portes Ouvertes mettent tout en œuvre pour apporter une aide «au compte-goutte».
L’État d’Orissa, au centre de l’Inde, est peuplé de 36 millions de personnes. C’est une région tribale et l’une des plus pauvres du pays. Le missionnaire Graham Staines y avait été brûlé vif en 1999 avec ses fils. Les chrétiens d’Orissa sont aux prises avec une situation précaire et de nombreux défis à relever, notamment dans la reconstruction des bâtiments et l’acquisition de terrains pour y habiter. En effet, les propriétaires sont de plus en plus réticents de louer des maisons aux chrétiens.
Natacha Horton

Publicité

Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui – Mars 2008


Persécution en Inde

1950-1998: 50 attaques contre les chrétiens sont enregistrées 2001-2005: On compte au moins 200 attaques annuelles 2007: La barre des 1000 est dépassée

Thèmes liés:

Pour poursuivre la lecture, choisissez une des options suivantes:

Créer un compte gratuitement

Et profitez gratuitement de l'accès aux articles web réservés aux abonnés pendant 14 jours.

Un brunch pour les réunir toutes

Le 22 juin dernier, des femmes évangéliques en situation de responsabilité ecclésiale en provenance de Belgique, de Suisse et de France se sont retrouvées dans les locaux de l’ABF à Paris, pour une matinée d’échanges:…

Publicité