La situation du Haut-Karabakh préoccupe les Eglises
Trois semaines auparavant, Bakou avait de nouveau attaqué l’Arménie, en dépit de l’accord de cessez-le-feu de novembre 2020. Le Conseil des Eglises chrétiennes en France (CECEF) interpelle le ministre des Affaires étrangères sur les crimes de guerre commis par les soldats du président Ilham Aliyev depuis plus de deux ans.
Dans une adresse le 10 janvier, le CECEF se dit solidaire de l’appel des représentants des Eglises arméniennes en France et dénonce le blocus de la région comme une violation par l’Azerbaïdjan de l’accord qui a mis un terme à la guerre de 44 jours fin 2020. Les signataires soulignent que «des preuves croissantes de violations flagrantes des droits de l’homme contre les Arméniens par les forces militaires et de sécurité azerbaïdjanaises ont contraint l’ONG Human Rights Watch à accuser Bakou de crimes de guerre». Ils indiquent que l’Azerbaïdjan détient toujours des centaines de prisonniers arméniens en violation de la Convention de Genève.
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Un vieux conflit
Le Haut-Karabakh, territoire majoritairement peuplé d’Arméniens chrétiens, avait été rattaché à l’Azerbaïdjan musulman par Joseph Staline en 1921, depuis peu secrétaire général du Parti communiste. Il est revendiqué par l’Arménie et l’Azerbaïdjan depuis 1988. En octobre 2020, l’armée azerbaïdjanaise avait lancé une offensive contre le Haut-Karabakh soutenu par l’Arménie. Une quarantaine de jours plus tard, cette dernière avait capitulé et accepté un accord de cessez-le-feu qui accordait à son voisin les territoires conquis. La reprise des combats fin 2022, à l’initiative du vainqueur, a été accompagnée des mêmes crimes de guerre que ceux déjà dénoncés en 2020.
En 2020, Amnesty International avait dénoncé des crimes de guerre des deux côtés, soulignant des décapitations de soldats arméniens par les forces azerbaïdjanaises qui les filmaient. Depuis 2022, d’autres vidéos montrent les meurtres de soldats arméniens qui se sont rendus.
Francis-George Sarpédon
