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La leçon de pardon des Amish

Le massacre de cinq écolières d’une petite école amish en Pennsylvanie au début du mois d’octobre a ébranlé l’opinion publique. La cinquième tuerie d’écoliers depuis le mois d’août est aussi la plus meurtrière. Elle a surtout surpris une Amérique justiciaire. «Tue-moi et laisse les autres tranquilles »: la proposition…
Christian Willi

Le massacre de cinq écolières d’une petite école amish en Pennsylvanie au début du mois d’octobre a ébranlé l’opinion publique. La cinquième tuerie d’écoliers depuis le mois d’août est aussi la plus meurtrière. Elle a surtout surpris une Amérique justiciaire.
«Tue-moi et laisse les autres tranquilles »: la proposition d’une des jeunes otages au meurtrier a fait les gros titres du New York Times. Cette adolescente de treize ans a survécu.
Dans les jours qui ont suivi les faits, les parents proches ont par ailleurs affirmé à la famille de l’assassin qu’ils lui pardonnaient. Plus impressionnant encore, les membres de la communauté amish ont recherché la veuve du meutrier (il s’est suicidé après son agression) pour la rencontrer et lui témoigner de la compassion. Une action de récolte de fonds a été lancée pour les familles des victimes mais aussi pour cette femme et ses trois enfants. Et lors de la mise en terre du meurtrier, près de la moitié de l’audience était constituée de représentants de la communauté amish.
–CREDIT–
Le pardon des Amish n’enlèvera pas immédiatement leur douleur. Connus principalement pour leur renoncement au progrès (ils se passent de télévision, de téléphone, moteur, etc.), cette frange conservatrice du mouvement anabaptiste rappelle à toute l’Amérique son parti-pris pour la paix et contre toute forme de violence.
Larry Hertzog, commissaire de police de la localité voisine de Smyrna, explique
que les Amish n’expriment jamais par la violence un conflit, pas plus qu’ils ne recourent à la vengeance : «Lorsque survient un problème avec un jeune, toute la communauté se préoccupe de ses angoisses et de ses soucis». Au cours de ses longues années de service, ce policier n’a jamais rencontré le moindre problème avec cette communauté. «Sans doute vont-ils répondre avec davantage de respect et d’amour du prochain», pronostique-t-il, tout en se demandant, quelle partie de la société américaine est la plus civilisée: celle justiciaire ou celle qui pardonne ?

CHRISTIAN WILLI (AVEC AGENCES)

Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui – Novembre 2006

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