L’enfant, otage des querelles idéologiques

«L’école ressemble à un bateau ivre en pleine tempête, qui a perdu tous ses repères. Nos enfants en sont otages, ils sont ballottés et tiraillés par divers systèmes de valeurs», se désole Luc Bussière, président de l’association qui gère le collège chrétien Daniel. Les faits et déclarations récents semblent le confirmer: en matière d’identité sexuelle notamment, les idéologies à la mode se répercutent dans les écoles. Dès lors, pas de quoi s’étonner de la projection en classe du film Tomboy, qui invite les enfants à choisir entre homo et hétérosexualité. Ou de l’essor de l’ABCD de l’égalité qui, prétextant une lutte contre les stéréotypes, instille la théorie du genre (voir encadré).
Un bras de fer s’est engagé entre l’Ecole et certains parents indignés. Au-delà des échanges d’arguments, un enjeu de taille ressort de la bataille: à qui appartient l’éducation des enfants? En Suisse, une initiative populaire remet en question la sexualisation de l’école. En Allemagne, 35 mères ont été condamnées à la prison ferme depuis 2006 pour avoir refusé de faire suivre à leurs enfants les cours d’éducation sexuelle. Et en France, Vincent Peillon, ministre de l’Education nationale, a fait passer le message: pour lui, l’Ecole est «attaquée dans ses fondements» par ces «fauteurs de haine et manipulateurs» qui dénoncent un prétendu enseignement de la théorie du genre. Il s’agit donc de remettre à l’ordre les récalcitrants et de rappeler que l’Ecole ne fait que transmettre les «valeurs de la République ».
Pour poursuivre la lecture, choisissez une des options suivantes: