Ce jour-là, Calvin s’installe à Genève
Ce jour-là, Jean Calvin s’installe à Genève. Il y avait déjà fait un long séjour, mais en avait été banni trois ans plus tôt parce que les responsables de la ville avaient contesté ses décisions et que la population s’était agacée de ses exigences… Cette fois, les difficultés d’organisation de la petite République, à tous les niveaux, poussent les Genevois à rappeler le Réformateur: lui seul peut ramener la paix au sein de l’Eglise comme dans la cité. C’est ainsi que son nom restera indissolublement attaché à Genève où il mourra usé, en 1564, à l’âge de 55 ans.
Né en Picardie, Calvin est un laïc, un humaniste qui a une formation de juriste. Contrairement à Luther, il n’est ni moine, ni prêtre, en rupture avec Rome. On ignore quand sa foi s’est ancrée dans la Réforme, mais il est certain que Calvin est avant tout un intellectuel qui s’attachera à structurer le renouveau spirituel né de la redécouverte des Ecritures. C’est ainsi qu’à Genève, il n’aura de cesse d’édifier une société à la gloire de Dieu, libérant la population des angoisses du monde par une vie sanctifiée. Cet objectif entraîne le Réformateur à exiger des Genevois qu’ils mènent une existence renouvelée par l’amour de Dieu; pour cela il use de l’exhortation autant que de la contrainte, d’où l’image d’homme austère, rigide, retenue par la postérité.
Le modèle genevois est certes resté limité, mais jamais le nom d’un leader chrétien n’aura été autant associé à une ville. Le message de Jean Calvin, dense et cohérent, est en tout cas allé bien au-delà de Genève et de son temps, en marquant jusqu’à nos jours la pensée protestante et évangélique.
Michel Béghin
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Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui – septembre 2013
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