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Un an après la mort de Mahsa Amini: ce qui a changé

© GettyImages
Il y a un an, un entretien avec Lana Silk de 222 Ministries faisait état de la situation des rues iraniennes, inondées de manifestants en colère. Récemment, la rédaction l’a contactée à nouveau afin d’en savoir plus sur la conjoncture actuelle.
Maude Burkhalter

Plus d’un an après la mort de la jeune étudiante Mahsa Amini entre les mains des forces de l’ordre et dans des circonstances qui n’ont toujours pas été élucidées, l’Iran vit une période sans précédent dans son histoire. On se souvient particulièrement de la révolte des femmes; les images d’Iraniennes circulant sans hijab ou se coupant les cheveux en public en signe de rébellion ont fait le tour du monde. Plus récemment, la communauté internationale s’inquiète du sort d’Armita Garavand, adolescente iranienne de seize ans, évacuée inconsciente d’un métro le 1er octobre et qui se trouve à l’heure actuelle dans un profond coma à l’hôpital de haute sécurité Fajr.

Des tensions qui ne faiblissent pas

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En un an, les manifestations ne se sont pas essoufflées, bien au contraire: les Iraniens semblent plus déterminés que jamais à résister à leur gouvernement totalitaire. «Il n’y a pas de retour en arrière possible pour l’Iran. Trop de sang a coulé et les Iraniens s’en rendent compte», commente Lana Silk, directrice générale de l’organisation Transform Iran basée aux Etats-Unis (anciennement appelée 222 Ministries).

Alors qu’elle a quitté le pays à l’âge de dix ans en partance pour l’Angleterre, cette Iranienne et mère de famille constate que l’Iran est en train de changer, mais le coût de cette métamorphose est élevé. Face à un gouvernement qui ne cesse de durcir le traitement qu’il réserve à ceux qui se soulèvent contre lui, les citoyens ne lâchent rien, parfois au prix de leur vie: «On se trouve face à des Iraniens qui risquent tout au nom de leur liberté. Lors de mes échanges avec eux, la plupart me parlent en ces termes: “Dans tous les cas, nous sommes déjà morts. Nous n’avons rien à perdre. Tout ce que nous voulons, c’est la liberté.” Ils font preuve d’une détermination que l’on n’avait encore jamais vue dans le pays. Ils font éclater leur colère et se rendent compte que s’ils s’unissent, ils deviendront de plus en plus forts.»

Un terreau fertile pour l’évangile

Lana Silk voit dans ce nouveau paradigme beaucoup de tristesse et de souffrance, mais également une espérance renouvelée: «Depuis un an, notre organisation a été témoin d’une ouverture sans précédent à l’Evangile parmi le peuple iranien. Notre objectif est de faire parvenir du matériel d’évangélisation, des bibles et de la littérature chrétienne à ceux et celles qui ont soif d’apprendre.»

Un nouveau réveil en Iran

En effet, l’Iran est le pays dont les Eglises de maison ou clandestines connaissent la plus forte croissance au monde et le rejet du régime totalitaire se traduit par une soif spirituelle parmi les Iraniens. «L’Iran est en train de vivre un réveil spirituel de grande envergure. Beaucoup se convertissent au christianisme et se plongent dans la lecture de la Bible. Nous mettons tous les moyens en place pour répondre à leurs besoins, mais la moisson devient de plus en plus grande!», indique Lana Silk.

Transform Iran propose notamment un accompagnement spirituel personnalisé, des célébrations en ligne afin que les personnes qui le souhaitent puissent rester anonymes, ainsi que de nombreuses autres possibilités de se mettre en contact avec des chrétiens au niveau international.

Si beaucoup voient dans le temps présent le potentiel d’un avenir glorieux pour l’Evangile, l’actualité de l’Iran n’en reste pas moins douloureuse. «Ce qui caractérise la révolte actuelle des Iraniens, c’est un grand courage. Des femmes dans un premier temps, mais aussi des hommes.

Ensemble, ils ont trouvé une voix et la font entendre. Ils font preuve d’unité. Les générations s’unissent et s’associent contre le gouvernement, ils sont tous unis dans un même but et ce qui en ressort est beau à voir, malgré les horreurs perpétrées par le régime. Finalement, cette rébellion est caractérisée par l’espoir. La plupart me disent qu’ils sont déjà morts et n’ont donc rien à perdre, mais au fond nous savons que sans espérance, personne ne se battrait», conclut Lana Silk.

Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui Novembre 2023

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