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«La foi fait une différence dans l’engagement social et écologique»

© DR - GettyImages
Quels sont les points de vue et les comportements des chrétiens concernant la justice et la durabilité? Résultats et analyse avec Anna-Lena Moselewski (photo en médaillon, coresponsable de l’étude mandatée par Interaction et StopPauvreté.

Qu’est-ce que l’étude nous apprend de nouveau?

L’étude Justice et durabilité a porté sur cinq thèmes principaux: les attitudes et comportements des chrétiens en matière de justice sociale et de durabilité écologique, les objectifs de développement durable, le rôle que la justice et la durabilité jouent dans les Eglises et le lien entre l’engagement pour la justice, la durabilité et la théologie. La question qui nous a guidés était la suivante: la foi fait-elle une différence? Et là, nous pouvons clairement le dire: oui!

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Quelle est la signification de ces résultats?

Les résultats sont encourageants car ils montrent que les thèmes de la justice sociale et de la durabilité écologique sont déjà au cœur de nos Eglises; ils ne sont plus un phénomène marginal. D’autre part, ils montrent que les chrétiens qui lient leur engagement à leur pensée théologique et à leur foi en pratique ont un comportement plus durable. Pour notre engagement ecclésial, cela signifie que nous devons ancrer la justice et la durabilité dans la théologie et la spiritualité.

Quelle est, selon vous, la mission des Églises dans ce domaine?

La transformation socio-écologique est un processus de changement radical de système de nos sociétés vers une cohabitation plus juste et en harmonie avec l’ensemble de la Création. De mon point de vue, les communautés chrétiennes ont un rôle central à jouer dans cette transformation. Avec notre ancrage biblique, nous pouvons, en tant qu’instruments de Dieu, participer à son action, à l’instauration de sa paix dans le monde, et provoquer un changement dans le cœur de nos semblables et au sein de la Création.

Les Eglises peuvent, d’une part, pratiquer cela dans leur vie communautaire, dans les services religieux, dans leurs décisions d’achat et servir ainsi de modèle. Mais elles peuvent aussi agir en tant qu’acteurs sociaux, en tant que «lanceurs d’alerte» avec leur voix prophétique, en tant que moteurs et en tant que médiateurs dans les conflits. Jusqu’à présent, notre unique selling point (ce qui permet à une entreprise de se démarquer, ndlr), ou notre contribution unique, a été sous-estimée: il s’agit d’une spiritualité vivante de la Création, avec une espérance, des soins pastoraux et de réconciliation provenant d’une source qui ne tarit jamais. Cela ne peut être apporté que par les Eglises et les chrétiens.

Dans quels domaines les Églises et les chrétiens doivent-ils progresser?

L’étude a montré que le comportement socialement juste et écologiquement durable se manifeste surtout dans la sphère privée et moins publique. Les trois grands domaines dans lesquels se manifeste un comportement explicite en faveur de la justice sociale sont la discussion en famille ou avec des amis, les habitudes de consommation et le don à des organisations de lutte contre la pauvreté. L’engagement direct dans une organisation, par exemple, est nettement moins important.

Dans l’ensemble, la justice sociale et la durabilité écologique sont des thèmes présents principalement dans les prédications, donc dans des domaines plus cognitifs et instructifs. Les résultats montrent qu’il existe encore une grande marge de manœuvre dans les Eglises pour une place théologique et spirituelle plus créative en ce qui concerne la justice et la durabilité.
Propos recueillis par Joëlle Misson-Tille, collaboratrice de la campagne StopPauvreté

Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui Mai 2024

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