L’inclusivité est une bonne nouvelle
L’inclusivité: un terme en vogue que l’on nous sert à toutes les sauces et dont on a bientôt fait le tour ou presque, ou l’inclusivité: un désir d’inclure tout le monde, tout le temps, peu importe le coût, la façon et les conséquences. Ou encore, l’inclusivité: l’une des premières valeurs enseignées par Jésus-Christ lors de sa présence parmi nous.
En tant que chrétiens, en tant qu’Eglises, comment devrions-nous comprendre l’inclusivité à l’heure actuelle? J’en conviens, le terme est chargé, et les tensions qui l’entourent sont difficiles à apaiser. Toujours est-il que le jeu en vaut la chandelle. L’inclusivité, c’est nous qui sommes appelés à en être les ambassadeurs, nous qui nous savons en route à la suite de Jésus.
Le dossier de cette édition fait la part belle à plusieurs façons de vivre l’inclusivité. Il en explore les contours et les applications, mais ne se prétend pas exhaustif, loin de là; il se permet d’inviter à une conversation large. Au-delà de l’inclusivité connotée et exclusive (pour le coup) aux questions de genres et de sexualités, nous vous proposons de réfléchir à la notion d’inclusivité telle que présentée dans l’Evangile, au service de ceux et celles qui se trouvent en situation de marginalité.
La plupart d’entre nous participons régulièrement à une vie d’Eglise. Nous nous y rendons avec notre conjoint, nos enfants, parfois notre famille élargie. Nous y vivons la communion avec d’autres chrétiens, l’adoration en assemblée et la croissance spirituelle. Et cela très naturellement.
Pourtant, dans nos communautés, certaines personnes craignent d’assister à la célébration parce qu’elles ne savent pas à côté de qui elles s’assiéront, elles qui ne sont pas accompagnées. D’autres ne peuvent pas monter les escaliers jusqu’à la salle de réunion, sont dérangées par des lumières trop fortes ou des textes projetés à l’écran dans une police d’écriture trop petite. D’autres personnes encore ne se sentent pas chez elles dans nos Eglises parce que la langue et la culture sont différentes, et parce qu’elles ont dû fuir leur nation à contrecœur. Finalement, d’autres encore se sentent jugées, parce qu’elles ne savent pas comment conjuguer leur orientation sexuelle et leur vie chrétienne.
L’inclusivité dont il est question dans le Nouveau Testament a l’avantage d’être une bonne nouvelle pour tous. Elle ne met personne de côté et invite à une vie en communauté large et généreuse. Quand elle se vit pleinement, elle permet à nos Eglises de devenir des parfumeries odorantes, dont la fragrance se glisse sous la porte d’entrée et se répand en-dehors de nos murs. Si cette image est belle, le chemin reste cependant sinueux. C’est pourquoi ce dossier se présente comme une étape, un maillon de la chaîne, au fil d’une discussion continue et à plusieurs voix dans nos milieux d’Eglises.