Skip to content

Climat: l’humanité entre dans la zone rouge

Panneau indiquant la vitesse de fonte du glacier Pasterze, le plus long glacier d'Autriche et des Alpes orientales
© iStock - Panneau indiquant la vitesse de fonte du glacier Pasterze, le plus long glacier d'Autriche et des Alpes orientales
Du 1er au 12 novembre a lieu le sommet pour le climat COP26 en Ecosse. Face à une situation d’urgence pour l’humanité, les chrétiens sont appelés à se mobiliser concrètement et à compter sur les forces que Dieu leur donne. Dossier.
David Métreau

Partout sur la planète, les épisodes climatiques extrêmes se succèdent. L’humanité est entrée dans une zone de dangers et de souffrances qui va aller en augmentant. C’est en substance ce qui ressort du dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC).

Celui-ci, sorti en août, alerte encore une fois et avec davantage de sévérité sur les conséquences dramatiques de l’entêtement de l’humanité à ne pas vouloir diminuer ses émissions de gaz à effet de serre. Selon le GIEC, limiter le réchauffement mondial à +1,5°C ne serait possible qu’avec une baisse immédiate et à large échelle de ces émissions, ce qui est faisable uniquement en abandonnant totalement et rapidement les énergies fossiles. Sans cela, selon les différentes projections, le réchauffement serait beaucoup plus élevé, de trois à six degrés, ce qui pourrait provoquer «l’anéantissement de la majorité des espèces vivantes» et l’effondrement de la civilisation humaine actuelle.

Publicité

L’appel irrésistible de Dieu

Face à ce constat, un nombre grandissant de chrétiens s’engagent pour que l’humanité change de trajectoire. Mais est-ce possible? «Oui! Car l’humanité est déjà passée par des épisodes où l’ampleur des changements nécessaires semblait impossible à surmonter», assure Steve Tanner, ingénieur et président de A Rocha Suisse. «Et pourtant, des hommes et des femmes se sont mis en route et ont inspiré leur génération vers un changement radical. Parmi eux, beaucoup de chrétiens. Pensons à William Wilberforce, qui s’est élevé avec courage contre l’esclavage, ce monstre qui semblait impossible à abattre. Le cours de l’histoire a changé grâce à ceux qui ont vu la réalité du Royaume de Dieu et qui ont désiré ardemment qu’elle commence ici-bas.» 

Ces chrétiens se sont ainsi mis en route avec cet appel irrésistible de leur Dieu, souligne encore Steve Tanner. «Le défi qui est devant nous est énorme. Mais si nous nous levons et, avec la force que Dieu nous donne, agissons avec courage pour renverser les habitudes destructrices de notre civilisation, nous parviendrons à sortir de cette situation.» 

Trois phénomènes

Selon les 4000 pages du rapport du GIEC qui synthétise 14 000 publications scientifiques, 100% du réchauffement climatique est dû aux activités humaines. «Avec la poursuite du réchauffement, chaque région subira davantage d’événements climatiques extrêmes, parfois combinés, et avec des conséquences multiples», résume Steve Tanner. Les glaciers des montagnes et des pôles sont ainsi condamnés à fondre pour encore des décennies voire des siècles alors que la libération par dégel du carbone contenu dans le pergélisol semble irréversible. Si on parle souvent de crise écologique au singulier, le pluriel est de mise avec les crises de la pollution des sols, de la pénurie de ressources et de la perte de biodiversité.

«Biodiversité, climat et inégalités sont trois phénomènes qui ont les mêmes causes, et qui interagissent de manière négative entre eux: le réchauffement climatique et les inégalités exacerbent la perte de biodiversité», déclare Simon Stuart, nouveau directeur exécutif d’A Rocha International. Il a œuvré pendant une trentaine d’années dans la conservation des espèces, en travaillant sur le développement de la liste rouge des espèces menacées de l’UICN. 

«Nous ne pouvons pas résoudre le réchauffement sans la biodiversité, ni la pauvreté sans protéger le climat et la biodiversité.» Sauvegarder le vivant demande selon lui un travail sur le long terme, «où une bonne direction est plus importante que l’argent et où les plus pauvres sont les acteurs et les bénéficiaires du travail de protection des espèces».

Le sommet de la dernière chance, selon Boris Johnson

Présenté par le Premier ministre britannique Boris Johnson comme le sommet de la dernière chance pour le climat, la COP26 aura lieu du 1er au 12 novembre 2021 à Glasgow, en Ecosse. Elle réunira la plupart des gouvernements autour du climat. Six années après la COP21 qui a donné naissance à l’Accord de Paris en 2015, la COP26 devait être la première étape clé permettant de vérifier sa mise en œuvre et son efficacité. Mais dans leur majorité, les nations n’ont pas réussi à tenir leurs objectifs de réduction d’émissions de CO2 et ainsi à honorer leurs engagements pris à Paris.

Face à ce retard, la visée de cette COP26 est donc de renforcer l’ambition des différents pays. Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres appelle notamment les pays à présenter des plans concrets pour réduire de 45% les gaz à effet de serre sur les dix ans à venir et pour les supprimer totalement d’ici 2050.

En marge de la conférence, des acteurs civils tenteront de faire entendre la voix des peuples qui subissent déjà les conséquences du changement climatique. Les Eglises et mouvements chrétiens seront notamment fortement représentés en Ecosse. Un signe d’espoir pour l’humanité. 

Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui Novembre 2021

Dossier: Crise climatique, crise spirituelle ?

Du 1er au 12 novembre aura lieu le sommet pour le climat COP26 en Ecosse. Face à une situation d’urgence pour l’humanité, les chrétiens sont appelés à se mobiliser concrètement et à compter sur les forces que Dieu leur donne. Dossier.

Thèmes liés:

Publicité