La première Église Évangélique kabyle d’Île-de- France se réunit dans les locaux de l’Église réformée de Pantin, près de Paris, en ce dimanche de la mi-novembre. Un premier chant s’élève en langue berbère, accompagné par les cinq musiciens du groupe de louange. La majorité des fidèles présents sont des Kabyles d’Algérie et la moyenne d’âge est de trente ans. Mais il y a peu de femmes et d’enfants. On voit quelques Français de souche, un jeune missionnaire américain, quelques couples mixtes. Beaucoup sont arrivés en France il y a six ans suite aux émeutes de 2001 réprimées par le gouvernement algérien, le sanglant Printemps noir.
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Partie dans un salon
2001, c’est aussi l’année où a été fondée cette communauté
de tendance charismatique.
Elle est le fruit de la rencontre entre Messaoud Badoui, kabyle chrétien, qui vient alors d’arriver en France, et d’un missionnaire américain de la Convention des Baptistes du Sud, Frederick Shultz. Leur rencontre a lieu à l’Église Évangélique Béthesda de St-Ouen que fréquentent beaucoup d’Africains du Nord. Encouragés par un troisième larron, missionnaire kabyle indépendant à la librairie de l’Association Chrétienne d’Expression Berbère (ACEB), Paris XXe, ils décident après un temps de réflexion de lancer une nouvelle Église, comme souvent, pour répondre aux besoins
spécifiques de cette communauté ethnique. Dans le cas des kabyles qui ont toujours eu à se battre contre l’arabisation,
le fait de pouvoir célébrer Dieu entre eux et dans leur culture a un attrait puissant. Au départ, c’est Frederick Shultz qui recevait dans son appartement. Le missionnaire s’est ensuite occupé de tout le travail administratif pour enregister
l’Église en association afin d’intégrer la Fédération Baptiste.
Après une période probatoire de deux ans, elle est devenue membre à part entière de la FEEBF en mai 2006. Mais les relations avec leur Église de couverture de St- Ouen se sont dégradées et les liens officiels ont été rompus.