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Une voix pour les oubliés

© Alliance Presse
La grand reporter Caroline Sinz a reçu la Légion d’honneur à l’Elysée. Retour sur la carrière d’une protestante engagée
Sandrine Roulet

Bagdad, printemps 2003. La chute de la ville est imminente. Un obus de l’armée américaine atteint l’hôtel Palestine, où toute la presse internationale est confinée. Grand reporter à France 3, Caroline Sinz (au milieu, sur la photo, portant l’abaya noire) entend des cris provenant de la chambre voisine. Deux collègues, des caméramen travaillant l’un pour un journal espagnol, l’autre pour l’agence Reuters, gisent à terre. Ils ne reviendront pas. «José Couso avait trois enfants. Je pense souvent à lui. Il est mort pour avoir voulu témoigner», défend la journaliste avec émotion. Témoigner de la réalité du terrain, donner la parole aux oubliés, voilà justement ce qui motive cette Ardéchoise d’origine à se rendre dans les points chauds de la planète. Et spécialement au Moyen-Orient.
Protestante et fière de l’être, sa foi s’est affermie au contact des chrétiens orientaux. Ses reportages ont donné lieu à de belles rencontres, notamment avec les sœurs de l’hôpital St-Raphaël à Bagdad, qui font un travail remarquable malgré la guerre et les menaces des islamistes. «Ce sont des personnes extraordinaires, qui risquent leur vie pour aider les autres. Grâce à elles, la lumière jaillit même dans le chaos», commente Caroline Sinz. Au Liban, en Syrie ou en Egypte, partout elle a été impressionnée par la ferveur et le courage des chrétiens: «Il faudrait penser plus à ces chrétiens d’Orient qui sont nos piliers et dont certains parlent encore la langue du Christ. Ils sont bien seuls et ont besoin de notre aide, moins financière que politique.»

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