Benazir Bhutto est tombée sous les balles quelques semaines après son retour au Pakistan. Elle est la quatrième membre du clan Bhutto à payer de sa vie son engagement politique. Son père a été pendu en 1979, un frère assassiné l’année suivante et le cadet de ses frères en 1996. Pourtant rien n’y fait. Avant même que Benazir Bhutto ne soit inhumée, son fils Bilawal, vingt ans et étudiant en Grande-Bretagne, a pour ainsi dire annoncé qu’il succéderait à sa mère, une fois ses études terminées.
Quatre morts violentes et une même détermination: même si la famille Bhutto n’est pas sans zones d’ombres (une partie de sa fortune placée en Suisse est toujours bloquée et le procès est en cours), elle reste imprégnée d’un sens des responsabilités, d’une vocation. La troisième génération, malgré la tentation d’une vie facile en Occident, semble investie d’une mission.
Qu’en est-il des familles évangéliques?? Dans cette édition, le Christianisme Aujourd’hui inaugure une série d’enquêtes-portraits sur les dynasties protestantes. Que sont devenus les descendants des fondateurs de l’Armée du Salut, de l’Institut Bibique de Nogent et des rencontres missionnaires de Chexbres notamment??
Loin de nous la pensée de verser dans une nostalgie passéiste, d’autant que la prédominance dans le milieu évangélique de quelques grandes familles appartient sans doute plus à l’histoire qu’au présent. Cette série, dont l’idée m’est venue à la suite d’une discussion avec Jacques Blocher, directeur administratif de l’Institut Biblique de Nogent, vise d’abord à mettre en exergue les fruits d’un ministère spirituel reconnu, à long terme et au sein d’une même lignée.
Dans une période marquée par un surinvestissement du présent, cette série d’analyses nous permettra peut-être de mieux saisir pourquoi les générations occupent une place primordiale dans la pensée biblique.

Christian Willi

Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui – Février 2008

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