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Un Eden rendu aux siens

Histoire peu commune que celle du Domaine des Courmettes, haut lieu du protestantisme méditerranéen devenu temple du Nouvel Age dans les années 80 puis acquis finalement par l’association A Rocha

C’est une propriété de 600 hectares perchée à quelque 800 mètres d’altitude sur une colline ensoleillée de la Côte d’Azur, dans le haut pays niçois. Un domaine longtemps refermé sur lui-même, vivant en quasi-autarcie, entre ciel et terre, à l’écart du monde car d’accès difficile.
Après les ravages de la Première Guerre mondiale, ce domaine agraire a été vendu car il n’y avait personne pour le faire vivre. L’association protestante «Amiral de Coligny» en est devenu propriétaire, lui donnant une vocation sanitaire. Paul Jeanson, chargé du programme de développement des Courmettes, explique: «Les sanatoriums étaient alors à la mode. L’arrière-pays était truffé d’établissements du genre. L’ancienne bergerie a été transformée en dortoir. En 1920, on a commencé à l’exploiter». Mais le jour où la DDASS vient inspecter les infrastructures, c’est la catastrophe. D’acheminer des malades à dos d’âne sur des kilomètres, comme le fait l’établissement, ne passe pas.
–CREDIT–
C’est la Fédération française des Éclaireuses (FFE) qui reprend alors le domaine dès les années 30. Une colonie de vacances chrétienne s’y tiendra jusqu’en 1972 et jusqu’en 1974, les cheftaines scouts s’y bousculeront, animant des camps hauts en couleur et en convivialité. Puis les Courmettes deviennent un centre d’animation ouvert sur une nature sauvage et préservée. Groupes et séminaires divers s’y tiennent. C’est le début d’une longue succession de locataires, tantôt œuvres culturelles, tantôt spirituelles, mais de plus en plus diverses. Le Domaine se retrouve, dans les années 80, premier centre New Age des Alpes-Maritimes. En 2003, on y invite encore au complet lâcher-prise de ce que nous ne sommes pas, au travail corporel de nature méditative, à l’exploration du corps sous différentes facettes. Mais l’établissement fait faillite.

Renaissance chrétienne
L’association propriétaire cède alors le lieu à A Rocha. Le centre des Courmettes sera bientôt un jardin d’Eden, lieu de contemplation de la création, invitant au changement de comportement envers la nature. Il faut dire qu’avec ses vestiges d’ancienne forêt provençale et ses chênes multi-centenaires, ses prairies humides, ses orchidées protégées, ses mares et ses sources propices au développement de batraciens comme la rainette méridionale, le lieu a tout pour apaiser le citadin en quête de sensations naturelles. Un programme scientifique devrait permettre d’y évaluer l’évolution de la végétation. «Nous avons voulu conserver la nature avec une conception chrétienne. Nous allons y faire de “l’écotourisme chrétien” et des animations sur la nature. C’est une occasion de diffuser la Bonne Nouvelle», explique Paul Jeanson. Car pour l’écologiste chrétien, le jardin et la spiritualité forment un tout. «Les visiteurs comprendront rapidement que le jardin naturel fait partie de la Création et qu’il est “en phase” avec la vie de la maison et avec nos valeurs. Et nos actions concrètes sur l’environnement ainsi que nos procédés de consommation naturels nous donneront une légitimité à sensibiliser le monde chrétien», conclut-il.
Céline Schmink

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Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui – juin 2009

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