Témoignage à la Réforme
Parmi les évangéliques, nombreux sont ceux qui comparent la Chrétienté à un œuf qui s’est cassé au 16e siècle, avec la Réforme. Il serait impossible de le reconstituer et donc, l’œcuménisme est une perte de temps. Tel n’est pas mon point de vue. Ce n’est pas la viande, mais le fer qui aiguise le fer. Le dialogue entre confessions chrétiennes nous permet de mieux comprendre notre propre foi et comment l’articuler aux autres. En particulier, le dialogue avec les catholiques romains est utile vis-à-vis d’une des affirmations centrales de la Réforme : le Sola Scriptura («par la Bible seule»).
Le rôle de la Tradition chez les catholiques pose problème à beaucoup d’évangéliques. Il y a dans l’Église romaine une notion très forte de la continuation de la médiation de Jésus-Christ au travers de la vie traditionnelle de l’Église. La Vérité s’exprime dans les Écriture Saintes puis dans les Traditions de l’Église, qui se développent et se complètent constamment, apportant plus de lumière à chaque pas.
Cela nous fait mieux prendre conscience de notre particularité évangélique à ce sujet : de la verticalité de notre foi, de la révélation unique de l’Écriture, son inspiration et son autorité et du ministère du Saint-Esprit qui porte la vérité dans le cœur des croyants. Il nous faut utiliser ces échanges pour vérifier ce qui est central de ce qui est secondaire et peut-être discutable dans nos vécus d’Églises. En effet, les évangéliques ont aussi leurs traditions et nous sommes interpellés à vérifier si elles correspondent réellement au message fondamental de l’Évangile.
Il nous faut aussi nous distinguer des protestants modernistes ou libéraux qui ont finalement lâché la doctrine du Sola Scriptura pour des interprétations qui s’écartent de ce que demande l’inspiration et l’autorité de l’Écriture.
C’est notre vocation d’évangéliques vis-à-vis des catholiques que de porter le vrai témoignage de la Réforme et du protestantisme historique, en maintenant la continuité de la doctrine de l’Écriture des Réformateurs. C’est une grâce qui nous est faite de pouvoir être ses témoins dans ce nouveau contexte.
Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui – Mars 2009
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