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Sunday Adelaja: premiers pas en demi-teinte

Son succès et ses projets trop gros pour les mentalités françaises
Xavier Tracol

En France, le personnage fait couler beaucoup d’encre. «Quel est ce pasteur noir qui vient d’Ukraine??», s’interrogeait dernièrement le quotidien
Libération. Si Sunday Adelaja étonne, voire parfois inquiète, c’est qu’il a réussi là où beaucoup ont échoué.
Pour Norayr Ogannesyants, pasteur d’une Église russophone de Marseille, le véritable succès d’Adelaja n’est pas d’avoir créé une fédération de plusieurs centaines d’Églises nouvelles en Ukraine et en Russie, mais d’avoir capté l’attention des médias pour se faire connaître. «Le réveil dans les anciens pays de l’Est est très important», tempère le pasteur Ogannesyants, «et l’action d’Adelaja n’en est qu’une parmi tant d’autres.»
Son «Ambassade de Dieu» de Kiev a tout de même 25000 fidèles, sans compter les plus de 400 communautés qu’elle a essaimées.
–CREDIT–
Trop gonflé
Les fruits de son ministère n’empêchent pas les critiques: le pasteur d’origine nigériane a des relais dans les milieux politique et de la finance ukrainiens, son Église a été en première ligne lors de la Révolution orange de 2004 et ses projets auraient trop d’envergure pour être vraiment honnêtes: il a ouvert récemment le «Club des 1000», une association de millionnaires chrétiens «pour qu’ils deviennent l’instrument du changement et de la restauration de l’économie du pays». Et il envisage la construction d’un complexe polyvalent devisé à quinze millions de dollars, le «Centre culturel et spirituel d’Ukraine».
Là où certains y verraient un exemple d’ambition entrepreneuriale chrétienne, un Sébastien Fath voit, lui, le profil-type du maffieux opérant dans le religieux: «L’argent et l’enrichissement sont au centre de son système, attirant de nombreux Ukrainiens qui rêvent d’un raccourci vers la prospérité à la sauce occidentale». Une dérive vers le star-system et le népotisme est évidente, aux yeux du sociologue, quand le pasteur s’est fait remplacer temporairement, en mai 2006, par sa popre épouse.

Prochaine cible
La France sera peut-être sa prochaine cible missionnaire. Après avoir cherché en vain des Églises partenaires, Sunday Adelaja a dépêché à Marseille une de ses conseillères pour préparer le terrain. «Il risque d’avoir beaucoup de désillusions», remarque Norayr Ogannesyants qui estime que ses techniques d’évangélisation sont inadaptées à la France.
Xavier Tracol

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Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui – Avril 2007

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