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Santé: réconcilier ce que la médecine a séparé

L’anthropologue Ilario Rossi analyse les interactions entre la santé et le spirituel d’un point de vue historique et sociologique. La demande de santé à tout prix des patients du XXIe siècle aide paradoxalement la médecine scientifique à reconnaître ses limites
Christian Willi

«Seul un être immortel et imperméable à la douleur ne serait ni médicalisé ni croyant». Pourquoi associez-vous la santé et la croyance?
Parce que maladie et mort constituent les références fondamentales tant pour les religions que pour le monde de la médecine scientifique et universitaire. La relation entre ces deux pôles se caractérise cependant par un antagonisme évident.
C’est la Renaissance qui a marqué la séparation historique entre religion et médecine. Cette dernière, par le biais d’études anatomiques et d’une lecture du corps indépendante du sacré, est à l’origine du principe du corps objet. Dès lors, religieux et posture scientifique se sont développés de façon parallèle. Ils ont décliné leur savoir et leurs réponses de façon distincte.

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