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Rempart à la prostitution

© Alliance Presse
Une association népalaise tente de prémunir des jeunes filles pauvres contre les réseaux de proxénètes. Chaque mois, un exemple d’engagement chrétien qui amène une transformation sur le terrain
Natacha Horton

«Les trafiquants persuadent les jeunes filles de venir avec eux en Inde pour y trouver du travail. La plupart d’entre elles vient des régions montagneuses du Népal. Depuis que nous avons commencé à surveiller les frontières il y a deux ans, plus d’une quinzaine de trafiquants que nous avons pincés ont été inculpés. Nous avons aussi renvoyé plusieurs filles à la maison après les avoir interrogées, quatre-vingts déjà». Le pasteur népalais Jay Prakash, de Janakpur, est à la tête d’un comité local qui lutte contre l’embrigadement de jeunes femmes dans le commerce du sexe. Ce comité a été mis en place par une toute jeune organisation chrétienne, Tiny Hands.Selon l’UNICEF, elles sont chaque année dix mille à tomber dans ces réseaux. Et elles ont quatorze ans de moyenne. Ce phénomène, Tiny Hands veut le contrer par un travail de prévention.Un des moyens mis en place est la surveillance active des frontières, une tâche confiées à des ONG. Tiny Hands a ses propres gardes-frontières, tous des chrétiens engagés par un comité sous la responsabilité d’un pasteur. Ils connaissent les habitants de la région et peuvent assurer une présence régulière. Ils travaillent en appui de la police aux points de contrôles officiels, cette dernière étant partiellement démunie contre l’ampleur du trafic.
–CREDIT–
Le travail de TinyHands contribue à donner au christianisme indigène ses lettres de noblesse : «Le sentiment antichrétien est fort, notamment parmi les hindous, mais les chrétiens sont de plus en plus respectés car ils travaillent bien et ne sont pas corrompus », explique John Molineux, fondateur et directeur de Tiny Hands Népal. Mais il ne revendique par ce mérite pour son organisation : «J’espère avoir contribué à la réputation des chrétiens. Mais cela provient du travail de milliers de croyants depuis plusieurs années.»Souvent, les femmes ciblées par les trafiquants sont issues des couches les plus défavorisées et donc très réceptives à la promesse d’un emploi. «Chaque fille interceptée devrait recevoir cinq choses», explique John Molineux : «un accueil désintéressé, de quoi subvenir à ses besoins lors de son interpellation, une information sur le trafic humain, une chance pour l’avenir et l’Évangile.»TinyHands vient de commencer ce même travail pionnier de surveillance au Bangladesh, où 20 000 filles sont emmenées
chaque année en Inde.En plus de son «filet» aux frontières, TinyHands gère une maison d’accueil à Katmandou pour offrir une formation professionnelle
et biblique aux jeunes filles. Un travail parmi les enfants des rues, particulièrement vulnérables au trafic et des foyers pour les accueillir (cinq au Népal) ont été en outre mis en place. Récemment, un nouveau programme a été lancé : si une fille arrêtée à la frontière demande du travail,
elle est engagée dans la fabrication de bougies. Elle peut rester dans l’Église ou chez un membre de la communauté pendant quelques mois, le temps de se constituer une situation pour monter son propre commerce. «C’est assez longtemps pour être exposé à l’Évangile dans un cadre sécurisant et plein d’amour», commente John Molineux.

Natacha Horton

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Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui – Octobre 2008

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