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Quelle liberté défend «Je suis Charlie»?

Découvrez notre édito du mois de février, en lien avec l'affaire Charlie Hebdo.

Alors même que se produisait l’attaque contre Charlie Hebdo, l’ONG Portes Ouvertes présentait aux médias l’index 2015 des chrétiens persécutés. D’un côté, des terroristes se réclamant de l’islam ont décidé de punir les blasphémateurs de Mahomet. De l’autre, on apprenait que sur les cinquante pays où les chrétiens sont le plus persécutés, quarante sont musulmans.
Le drame survenu dans les locaux de Charlie Hebdo a été condamné par tous, y compris les responsables des cultes musulmans et plusieurs Etats islamiques . Heureusement. Cette agression pose cependant plusieurs questions, aussi bien aux religions qu’aux tenants de l’Etat laïque. En prenant fait et cause pour la liberté d’expression dont a usé sans modération Charlie Hebdo, on risque d’oublier ceux qui se sentent offensés par ces illustrations. Musulmans, Juifs et chrétiens, moutons noirs de la presse satirique française, ont eux aussi le droit d’exprimer leur indignation. La liberté de croyance, d’incroyance et d’expression ne peut pas être à géométrie variable. Elle vaut pour les croyants et les non-croyants. Et chacun doit disposer des mêmes droits. N’en déplaise aux partisans d’une laïcité militante, désireux de museler toute parole religieuse dans l’espace public.
Ceci dit, la violence ne peut pas constituer une façon de répondre à une autre liberté d’expression. Tuer n’est pas un moyen d’exprimer sa foi. Les responsables musulmans modérés l’ont dit assez souvent. Si l’islam n’est pas en guerre contre le reste du monde, s’il ne vise pas la soumission du monde, les musulmans sont les seuls à pouvoir le démontrer. Un premier pas a été franchi par la condamnation des actes terroristes. L’engagement pour une liberté religieuse accordée aux non-musulmans dans les pays musulmans constitue le meilleur moyen de prouver sa bonne foi et d’éviter aux moins lettrés et aux plus violents d’user de violence au nom d’Allah.
Nous avons tous intérêt à redécouvrir et à mettre en pratique cette phrase attribuée à Voltaire: «Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu’au bout pour que vous puissiez le dire.»

Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui – février 2015

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