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Politiquement incorrect (Notre édito du mois de mai)

L’individualisation de la société et un contexte toujours plus plurireligieux rendent les décisions d’ordre éthique de plus en plus complexes, que ce soit à l’échelle d’une société ou d’un Etat. Par le passé, nous y avons été confrontés sur la question de l’interruption de grossesse. C’est aujourd’hui le cas en…
Christian Willi

L’individualisation de la société et un contexte toujours plus plurireligieux rendent les décisions d’ordre éthique de plus en plus complexes, que ce soit à l’échelle d’une société ou d’un Etat. Par le passé, nous y avons été confrontés sur la question de l’interruption de grossesse. C’est aujourd’hui le cas en ce qui concerne l’euthanasie ou les revendications des homosexuels en matière d’adoption d’enfants.
Ces deux questions sont débattues dans plusieurs pays francophones. Autant le dire d’emblée, le débat est piégé. Le politiquement correct est désormais du côté de l’autodétermination de l’individu. Les aspirations individuelles passent avant tout.
Du coup, toute position qui s’appuie sur une autorité supérieure, en particulier religieuse, est jugée au mieux politiquement incorrecte, au pire irrecevable. Elle s’expose même à la vindicte populaire. Olivier Fleury, responsable de Jeunesse en Mission en Suisse romande, en a fait l’amère expérience. Sa mise en cause de «l’initiation» homosexuelle distillée lors des cours d’éducation sexuelle scolaire, lui a valu une série d’articles polémiques dans le quotidien Le Matin, sans compter les vives critiques dont il a été l’objet sur les sites internet des milieux gays.
Si, à l’avenir, l’individu et son épanouissement constituent la mesure unique et ultime de toute décision éthique, les revendications de légalisation de comportements longtemps réprouvés par la société continueront à se multiplier. Car «au nom de quoi» la société pourrait-elle s’y opposer? Dans l’épître aux Romains, l’apôtre Paul avait déjà donné un aperçu des conséquences prévisibles lorsque l’individu adore la créature plutôt que le Créateur.
En prenant part au débat public, en matière d’euthanasie, de mœurs morales ou de la course à l’enrichissement sans fin, nous aiderons peut-être nos contemporains à se rendre compte que certaines de leurs revendications relèvent de cette ère de «l’homme dieu». Dans cette perspective, la priorité est de rappeler notre foi en un Dieu vivant. Car c’est bien celle-ci qui nous permet d’aborder nos choix moraux et éthiques dans une espérance renouvelée, indépendamment des circonstances immédiates.

Christian Willi

Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui – mai 2012

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