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Plus que des camps

© Alliance Presse
La Fondation le Grain de Blé accueille des enfants précarisés depuis les années 50. Avec le temps, elle a ouvert ses colonies aux enfants des Eglises. Malgré sa dimension confessionnelle, l’Etat salue ce travail
Natacha Horton

Rachel, une fillette de sept ans, refusait de se doucher par peur de l’eau. La garder en colonie relevait du défi. Mais deux monitrices décident de la prendre sous leur aile et l’aident à surmonter ses blocages. Aujourd’hui âgée de dix ans, elle est toujours en situation sociale précaire, mais elle en est à son cinquième camp avec le Grain de Blé. En mélangeant des enfants de tous horizons, la fondation basée à Lausanne a développé en son sein une belle vocation sociale. Elle a également acquis une voix au sein des organismes de jeunesse qui ont l’oreille des autorités.
La dimension sociale comme partie de l’ADN du Grain de Blé. Son fondateur, Jean André, organisait en 1948 un premier voyage d’orphelins de guerre depuis l’Allemagne. Le négociant a continué de faire venir ces petits issus des pays en conflits, plus tard de l’Europe de l’Est.
Dans les années 70, on inclut de plus en plus d’enfants suisses et notamment des milieux ecclésiaux. Ce «doux mélange», comme le définit Paul de Montmollin, directeur actuel, le Grain de Blé va le garder et le réaffirmer au début des années 2000.
Lors de camps, ce sont des bambins aux situations de vie sans ressemblance qui se retrouvent l’espace de quelques jours : ceux issus des Eglises, leurs copains et ceux qui sont inscrits par les services sociaux. Ces derniers représentent en moyenne cinq enfants sur trente. Comment accueillir tout ce petit monde au mieux ? Des informations précises sur les enfants plus «difficiles» sont transmises aux chefs de camp afin qu’ils évaluent ce qu’ils peuvent assumer. On prend soin de former les moniteurs. «On ne stigmatise pas», explique Paul de Montmollin, «et on met en place un cadre flexible.»
La dimension confessionnelle de la fondation et de ses camps est connue dès le départ. Elle ne pose en général pas de problème. Les moniteurs transmettent la foi qui les habite concrètement, par l’amitié.
Certaines prises en charge se révèlent cependant ardues et les renvois sont parfois inévitables. Les responsables sont aussi confrontés à des suspicions d’abus physique sur un enfant, qu’ils doivent alors signaler à l’autorité. Les cas sont rares, un à deux par année. Cette dimension est importante pour le Grain de Blé, qui a développé toute une réflexion autour des maltraitances, physiques comme spirituelles.
Cette vocation sociale est appréciée par les partenaires du Grain de Blé. «Ils offrent une prestation professionnelle ; ils ne font pas juste du scoutisme !», estime Frédéric Cerchia, secrétaire général du Groupe de Liaison des Activités Jeunesse-Vaud (GLAJ), dont la fondation fait partie. Lui-même a visité les lieux et la dimension religieuse des activités lui a été présentée. «C’était transparent et très clair», souligne-t-il. Il relève la participation du Grain de Blé aux débats qui concernent la politique de la jeunesse. «Sur le plan conceptuel, leur projet est de qualité», confirme Heinz Wernli, chef de l’OSSAM au sein du SPJ Vaud. «Leur programme de camp est stimulant et propose de bonnes valeurs.»
En 2009, le Grain de Blé a totalisé plus d’une centaine de journées de prise en charge, touchant près de 650 enfants en Suisse. L’organisation est présente dans vingt-neuf autres pays.

Natacha Horton

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Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui – avril 2010

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