Péril dans le royaume (2)
Ariel entraîna Arthur dans de longs couloirs à la recherche d’un endroit tranquille où discuter. Finalement, il poussa une porte et invita son compagnon à pénétrer dans un lieu sombre et exigu. Il n’y avait pas de fenêtre et une pauvre lumière tombait du plafond et éclairait chichement les lieux.
– On sera très bien, ici! fit Ariel.
– Mais c’est un réduit?
– Et alors, tu as besoin d’un palais pour réfléchir?
Arthur s’installa aussi confortablement que possible sur une pile de caisses. Ariel s’assit par terre, sans façon et avec l’air satisfait de celui qui a touché le gros lot.
– Bien, rappelle-moi ton problème!
– C’est pas «mon» problème, c’est le problème du Royaume.
– On va pas chipoter sur les termes, ton problème, mon problème, leur problème. Même si c’est pas le tien, c’est quand même toi qui t’y colles!
– D’accord, d’accord! fit Arthur d’un ton mi-conciliant, mi-exaspéré. Le problème est que la foi se meurt sur la terre. Il faut faire quelque chose avant que le Fils revienne!
– On pourrait peut-être laisser couler!
– Laisser couler? Tu plaisantes!
– Moi, plaisanter! fit Ariel d’un ton faussement vexé. Le Fils n’a-t-il pas dit qu’il n’y aurait peut-être plus de foi quand il reviendrait sur la terre?
– C’est pas une raison pour rester les bras croisés! Chaque jour des milliers d’individus meurent sans avoir découvert l’amour du Père! C’est intolérable!
– Vu sous cet angle, c’est vrai que ça mérite réflexion.
– Je sais où est le problème, répondit Arthur d’un ton décidé.
– Je t’écoute.
– Les humains croient en n’importe quoi, font n’importe quoi, prient n’importe comment. Ils ne s’aiment pas et il y a trop d’Eglises différentes qui ne se reconnaissent pas et…
– Oh, oh, oh, stop! Si tu vas par là, l’éternité n’y suffira pas. Il n’y a rien de nouveau dans ce que tu dis. Ça a toujours été comme ça avec vous, les êtres humains. On vous donne des règles simples à comprendre et vous vous empressez d’en faire quelque chose de compliqué. Mais c’est pas ça qui a empêché le Royaume de grandir, crois-moi!
– C’est quoi alors?
– Pour moi, le mal est plus profond, plus sournois aussi. Laisse-moi réfléchir une minute.
Le petit ange se plongea dans une profonde réflexion accompagnée d’une exploration minutieuse de ses fosses nasales. A la huitième boulette, il déclara d’un ton décidé:
– Suis-moi au Centre de contrôle. On aura une vision plus précise de la situation!
Ariel a-t-il découvert la source du mal qui affecte les humains? Arrivera-t-il à déjouer à temps la terrible menace qui pèse sur la Terre? La suite au prochain épisode!
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Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui octobre 2015
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