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«On m’a proposé de jouer Dieu»

Depuis plus de vingt ans, Gérard Rouzier mène une double vie artistique. D’un côté, il joue des rôles en tant que comédien profane. De l’autre, il propose des spectacles sur la foi. L’Evangile de St-Jean, puis Dire la Bible ont rencontré un public.
Bob Héritier

Rien ne prédestinait Gérard Rouzier à devenir un témoin du Christ: «Je n’ai reçu aucune éducation religieuse dans mon enfance», nous confie-t-il. A 19 ans, alors qu’il commence à s’intéresser «un peu sérieusement à la question d’un créateur de l’Univers», on lui propose de jouer le rôle de Dieu dans la pièce Le Seigneur des Andes. Premier rendez-vous avec le divin.
Quatorze ans plus tard, alors que Gérard Rouzier a exploré la méditation transcendantale et surtout le zen, le metteur en scène Djamel Guesmi l’invite à endosser le personnage de Jésus dans Lazare, d’André Obey. «Pour m’aider dans mon travail, j’ai ouvert la Bible et j’ai découvert le prologue de l’Evangile de Jean. Ce fut pour moi une véritable “Révélation”. Je décidai alors d’apprendre l’Evangile de Jean par cœur, à la place de cette éducation que je n’avais pas eue». Quelques mois plus tard, Djamel Guesmi lui propose de jouer l’Evangile de Jean.
«Points saillants de tant de signes, coïncidences, miracles plus ou moins spectaculaires», Gérard Rouzier les considère comme «une succession de cadeaux et de panneaux indicateurs qui m’indiquaient la route à suivre». Il se met donc à partager ses découvertes dans les ateliers Dire la Bible, créés à la demande de spectateurs de L’Evangile selon Saint Jean. «Et j’ai l’impression d’être à ma place, lorsque je fais ce travail». Le public est souvent constitué de croyants, mais parfois aussi, surtout lorsqu’il joue dans des théâtres, de non-croyants. «Quelle joie d’entendre ces spectateurs me dire “Je ne savais pas qu’il y avait tout ça dans l’Evangile”, “Ça me concerne, ça m’a fait du bien”, “Ça m’a lavé à l’intérieur”.»
Le comédien prend comme un cadeau de pouvoir dire les textes bibliques, jouer des personnages comme Elie, Zachée ou encore le dixième lépreux . «La présence, la relation étonnante et souvent bouleversante avec ce que je n’ose circonscrire dans un mot, ou un nom, - même le nom de Jésus me semble délicat à formuler, car Jésus, Dieu, le Seigneur, sont des termes qui suscitent tant de réactions épidermiques et d’incompréhensions que je reste prudent -, en tout cas la relation avec Cela dont parle Jésus est pour moi source, pain, moteur dans mon travail et ma vie» , confie-t-il.
«Dans un monde qui peut légitimement faire monter aux lèvres la plainte de Job, dans ce monde effrayant, injuste, insupportable, demeure cette certitude au-delà de tout: tout est grâce». Il ne prétend ni convaincre, ni démontrer, encore moins guider. «Mais je témoigne de ce que je crois, de ce que j’ai vu, de ce que j’ai touché du doigt.»

Bob Héritier et Christian Willi

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Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui – juin 2015

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