L’ex-dictateur du Panama devrait sortir de prison en septembre. La prochaine libération pour bonne conduite de Manuel Noriega, après dix-sept ans de détention dans une prison de haute sécurité aux États-Unis, n’inquiète plus personne?; pas même les autorités américaines qu’il avait abusées à l’époque, après que la CIA l’avait recruté.
Le militaire au visage buriné est arrivé au pouvoir en 1983 par l’entremise d’un coup d’État et avec la bénédiction des Américains. Il a rapidement transformé son pays en plaque tournante du trafic de drogue. Six ans plus tard, les mêmes Américains décidaient de le renverser dans une opération militaire qui a causé la mort de cinq mille Panaméens.
–CREDIT–
Rencontre inédite
Le séjour en prison de l’ex-dictateur l’a radicalement changé. En janvier 1990, Manuel Noriega écrit à l’organisation qui lui a offert une Bible peu après son
incarcération. Clift Brannon, avocat recyclé en prédicateur le contacte, obtient un droit de visite et se rend à la prison de haute sécurité en Floride, à deux reprises durant le mois de mai de la même année.
En juillet, Noriega s’inscrit à un cours biblique par correspondance de seize semaines. À la fin de celui-ci, il demande le baptême, qui lui est refusé à deux reprises.
Mais c’est sans compter avec la détermination du nouvel ami de Manuel
Noriega. Deux ans plus tard, Clift Brannon obtient de la plus haute instance juridique de Floride l’accord d’apporter un baptistère mobile en prison.
La partie n’est pas encore gagnée. Le degré de sécurité du prisonnier Noriega menace de tout faire capoter. C’est finalement dans un atrium voisin d’une salle d’audience que le 24 octobre 1992, Manuel Noriega, entouré de douze gardiens, confesse ses péchés et sa foi nouvelle en passant par les eaux du baptême. On l’autorise à donner un bref témoignage au cours duquel il dira que tout a changé quand Clift Brannon lui a demandé: «Savez-vous que Jésus vous aime?»

Retour à haut risque
Âgé de 72 ans, Manuel Noriega devrait retourner au Panama à sa sortie du pénitencier. Il sait pourtant que soixante ans de prison pour assassinats et enrichissement illicite l’attendent en principe à son arrivée. Mais ses avocats tentent d’obtenir une conversion de cette peine en arrêts à domicile.
Christian Willi

Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui – Mars 2007

Commander S’abonner