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Maton et chrétien (Métier-vocation)

© Alliance Presse
Retrouvez chaque mois un croyant sur son lieu de travail. Arthin, surveillant pénitencier, raconte son quotidien au milieu des prisonniers.
Christelle Bankolé

Arthin, 1,90m, travaille en région parisienne dans une prison répertoriée parmi l’une des plus importantes de France. Plus jeune, il a connu les méandres des trafics de rue, avant de rencontrer Dieu à 25 ans puis de se tourner vers le métier de surveillant pénitencier. Un vrai appel.
La maison d’arrêt dans laquelle il travaille est un cadre difficile aussi bien pour les détenus que pour lui. Il doit souvent faire face à des situations violentes: «La prison est un endroit de tension, qu’il faut être capable de supporter». Le métier est aussi souvent mal perçu par la population: «On nous voit comme des personnes aigries, avec un mauvais caractère. L’image de ce métier est bien souvent faussée par les médias». Mais parmi les détenus, Arthin respire tout autre chose. Comme une force tranquille. «Ma foi me dit que Dieu est toujours là. Je prie avant d’aller sur le terrain. C’est essentiel, car le danger est imminent à chaque instant».
Arthin sait que Dieu développe son caractère pour l’aider à être un témoin dans son accompagnement des détenus: «Du petit déjeuner aux autres activités, je dois savoir où se trouvent les personnes que j’ai en charge. Je suis très impliqué dans leur quotidien».
Le métier appelle à la maîtrise de soi et nécessite du discernement et un esprit d’écoute. Arthin peut témoigner des relations qui se tissent avec les détenus: «Il y a de la communication! Le manque d’humanité est souvent décrié, mais des efforts sont faits de part et d’autre». Certains prisonniers notent la différence: «J’essaie de ne faire ressentir aucun dénigrement ni parti pris. Je dois être une personne humaine et laisser le Christ se refléter». Un DPS (détenu particulièrement signalé) lui a un jour demandé s’il était curé! «Dieu m’utilise à travers ce que je suis.»
Les détenus jouent les gros bras le jour, mais s’effondrent comme des enfants le soir dans leur lit. Arthin, très sensible à la souffrance et au suicide en prison, renouvelle ses forces dans la prière. Parfois, des miracles se produisent. «Certains se repentent sincèrement et donnent leur vie à Dieu. Deux détenus, impliqués dans des trafics internationaux, se sont convertis, ont eu une vie transformée, se sont mis à évangéliser et ont été libérés de prison». Il les encourage à un avenir meilleur, à respecter la justice. Il espère obtenir l’an prochain le concours de conseiller d’insertion et de probation.

Christelle Bankolé

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Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui – décembre 2011

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