Un après-midi d’hiver, il y a deux ans, dans un appartement d’une vallée jurassienne. Carles Figuet a la mine des mauvais jours. Face à lui, Patrick*, fils de pasteur qui traverse aussi une mauvaise passe. Un joint circule. «T’as l’air perdu», lance Patrick. Carles a besoin de vider son sac.
Il baigne dans le spiritisme depuis sa plus tendre enfance. Il est médium et thérapeute et vient même de terminer sa maîtrise d’enseignant en reiki. Mais voilà, sa dernière méditation s’est mal terminée: au lieu de la lumière d’or qui le couvrait habituellement, c’est comme si, cette fois, on lui avait littéralement tiré la chasse d’eau dessus. Carles Figuet est intègre et il s’est aussitôt écrié: «Jamais plus je ne pourrai enseigner ça», tirant de fait le trait sur quinze ans d’investissement.
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«Connais-tu Jésus?», lui demande alors Patrick. Carles ne connaît pas «cette
technique». «Je ne veux pas prier pour toi, je vis des choses pas cool», lui retourne
Patrick, «mais je te donne le numéro de quelqu’un qui viendra de Bordeaux». À Carles qui calcule déjà combien cela va coûter, Patrick annonce que ce sera gratuit: son père est pasteur.