Luis Palau au Guatemala: du jamais vu en 40 ans
Imaginez un peu le tableau: le président de France ou de Suisse, accompagné de son épouse et flanqué de trois ministres et de plusieurs députés, assistant à une grande rencontre d’évangélisation. Impensable? C’est ce qui s’est produit à Guatemala City, les 13 et 14 mars. L’élite politique, militaire et judiciaire de ce pays d’Amérique latine était bien dans les rangs, parmi des dizaines de milliers de personnes venues écouter l’annonce de l’Evangile.
Ce n’est pourtant pas la première fois que Luis Palau, évangéliste argentin établi aux Etats-Unis, organisait une campagne d’évangélisation au Guatemala. Mais de son propre aveu, en quarante ans, jamais les portes n’étaient aussi grandes ouvertes que cette année. Pour l’évangéliste, «cela atteste tout simplement la puissance de l’Evangile». Pour le pasteur guatémaltèque Luis Fernando Solarès, ces contacts avec les responsables politiques récompensent l’effort d’unité des protestants évangéliques dans tout le pays. Plus de trois mille Eglises se sont mobilisées pour cet effort.
Cependant, l’impact sur les autorités était totalement inattendu et inespéré. Luis Palau a rencontré seize des vingt-deux gouverneurs, quelque 70 des 300 maires du pays et 200 avocats notamment. Il a également été reçu en audience privée par le président Alvaro Colom Caballeros. Et cerise sur le gâteau, ce dernier s’est même exprimé à la tribune de la campagne à l’occasion d’un des grands rassemblements pour dire tout le bien qu’il pensait de Luis Palau et des évangéliques en général. Pour Luis Fernando Solarès, «les évangéliques jouiront désormais d’une plus grande crédibilité et respectabilité». Les médias ont dans l’ensemble publié des articles constructifs, toujours d’après le pasteur Solarès.
Autre fait marquant de cette campagne, les évangéliques ont joint les actes à la parole. En marge des rencontres d’évangélisation, les Eglises ont retroussé les manches durant un mois, prodiguant des soins médicaux et dentaires gratuits à 8500 personnes, apportant des repas à 40 000 enfants défavorisés et nettoyant les écoles et les quartiers. Cet engagement n’est pas passé inaperçu. 25 000 bénévoles ont été formés pour ce service à la population.
Seul «bémol», les objectifs des organisateurs n’ont pas été atteints. Ces derniers attendaient un million de personnes aux rencontres d’évangélisation et deux cent mille conversions. Suivant les sources, les rencontres n’ont attiré qu’entre un «petit demi-million» et huit cent mille participants. «Même s’il est impossible de savoir dans le détail qui a choisi de suivre Jésus-Christ, 16 000 décisions ont été annoncées», explique encore Luis Fernando Solarès.
Dans ce pays de quatorze millions d’habitants, près de quatre personnes sur dix se réclament du mouvement évangélique.
Christian Willi
Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui – mai 2009
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