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Les tribunaux face au prosélytisme

Michael Mutzner a analysé plusieurs procès en Europe. Interview express
Joël Reymond

On entend de plus en plus parler d’un «droit de ne pas être heurté dans ses sentiments religieux», compris comme une partie intégrante de la liberté religieuse. Faut-il craindre des restrictions toujours plus fortes à la liberté de propager ses croyances?
La question de la «diffamation religieuse» et du droit de ne pas être heurté dans ses sentiments religieux sont au cœur d’un débat passionnel. On a vu l’émoi qu’ont suscité les caricatures danoises. Au niveau international, on négocie en ce moment même à l’Assemblée Générale de l’ONU, une résolution adoptée annuellement depuis 2005 qui vise à limiter la liberté d’expression quand elle diffame une religion. Certains y voient l’apparition d’une norme internationale anti-blasphème.
Pourtant je crois que dans un État démocratique et pluraliste, il doit y avoir place même pour les idées qui déplaisent et qui choquent, dans la mesure où elles ne constituent pas un appel à la haine ni une atteinte grave à la moralité publique. La liberté religieuse n’implique pas un droit de ne pas être critiqué !
–CREDIT–
Il apparaît que des chrétiens ont surtout été inquiétés lorsqu’ils témoignaient de leur foi dans un cadre professionnel ou en se focalisant sur des questions controversées et politisées (pacifisme, avortement, créationnisme, etc.). Y a-t-il là un appel à la prudence?
L’appel à la prudence que l’on peut trouver chez la Cour européenne des Droits de l’homme ne porte pas tant sur le contenu du message, que sur le contexte dans lequel il est énoncé. Il est indispensable que la propagation se fasse de sorte que la liberté de choix de celui qui reçoit le message soit pleinement respectée.
La Cour européenne a accepté par exemple qu’un État sanctionne une personne qui a fait de l’évangélisation de manière répétitive sur son lieu de travail, auprès d’un subordonné, car ce dernier pouvait se sentir obligé d’accepter les propositions de son supérieur.

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