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Les pauvres toujours plus méprisés

© Ixène
Une étude du Crédoc le révèle, le regard envers les plus démunis s’est fortement durci ces dernières années. L’indifférence a depuis basculé dans le rejet. On parle désormais de «pauvrophobie». Analyse.
Anne-Sylvie Sprenger

Les chiffres font froid dans le dos. Selon une récente étude du Crédoc, 37% des Français estiment que les personnes qui vivent dans la pauvreté n’ont pas fait d’efforts pour en sortir.; ils n’étaient que 25% à le penser en 2009, au lendemain de la crise des subprimes. Mais encore: pour 64% de l’opinion, les chômeurs pourraient retrouver un emploi s’ils le souhaitaient vraiment. Par ailleurs, 63% des Français considèrent que l’aide apportée aux familles les plus vulnérables est satisfaisante (contre 31% en 2008).
«C’est inédit», rapporte Jorg Muller, chargé de l’enquête. «Par le passé, les crises économiques renforçaient la compassion envers les pauvres. Depuis 2008, c’est l’inverse: les liens de solidarité s’affaiblissent.»

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