La Cour suprême des Etats-Unis est l’une des raisons majeures du soutien évangélique au candidat Donald Trump. Durant la campagne, plusieurs responsables évangéliques n’ont pas caché leur stratégie: donner leur voix au républicain en échange de la nomination d’un juge conservateur à la plus haute juridiction des Etats-Unis.
C’est souvent à de très courtes majorités que les juges ont invalidé des votes populaires. Dernière en date, la légalisation par cinq voix contre quatre du mariage gay sur le plan fédéral, le 26 juin 2015. Plusieurs Etats avaient précédemment refusé ce droit, lors d’une votation démocratique.
Depuis le décès en février dernier du doyen des juges, Antonin Scalia, la Cour fonctionne à égalité parfaite entre le camp conservateur et libéral. Le Sénat, à majorité républicaine, a usé toutes les ficelles pour repousser la nomination d’un juge progressiste, Merrick Garland, proposé par le président Obama. C’est le président qui choisit les juges. Mais c’est le Sénat qui valide son choix. Les magistrats sont nommés à vie.
En 1970, Richard Nixon avait été empêché de
nommer un juge durant près d’un an. Le second candidat qu’il a proposé a finalement été accepté par le Sénat. Il s’est ensuite illustré en devenant l’auteur du texte de loi Roe v. Wade, autorisant l’interruption de grossesse.
De nombreux évangéliques et conservateurs considèrent donc l’élection de Donald Trump et la courte majorité républicaine confirmée au Sénat comme suffisantes pour bloquer la nomination d’un juge par le président Obama et ainsi permettre d’obtenir une majorité plus conservatrice des juges dès 2017.

Christian Willi

Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui décembre 2016

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