La guérison divine fait partie de ces thèmes de débats qui tendent à diviser les évangéliques. Mais pour la première fois, sous l’impulsion du Conseil national des évangéliques de France (CNEF), un document dresse un bilan paisible des points de convergence et de divergence en matière de guérison divine. Paisible, car contrairement aux textes passés publiés par les défenseurs d’une ligne d’interprétation théologique, ce nouveau texte montre qu’il est possible de présenter avec respect les différents points de vue présents au sein du protestantisme évangélique.
«Etre évangélique, c’est croire aux miracles», affirme d’emblée le document du CNEF. Un miracle possible, grâce à la toute-puissance de Dieu, mais qui n’est pas automatique, «la mort étant le dernier ennemi vaincu lors de la résurrection finale». Ce document de référence rappelle aussi que toutes les maladies ne sont pas de même nature. Certaines peuvent être le fruit d’un péché. La plupart relèvent de notre condition humaine.
Avec finesse, le texte précise les éléments de continuité et de discontinuité des miracles opérés par le Christ. Le texte reconnaît à certains chrétiens d’être davantage utilisés par Dieu pour la guérison miraculeuse, sans pour autant s’en attribuer cette capacité. En effet, pour les théologiens du CNEF, Dieu guérit. Une grâce dont il fait bénéficier aussi bien croyants que non-croyants.
Le texte propose en outre six recommandations en matière de guérison divine. Une invitation à accompagner le malade de façon responsable, à ne pas opposer (ou exclure) le suivi médical ou la prière pour la guérison, ou encore à ne pas manipuler une personne déjà fragilisée.
Originalité de la démarche du CNEF, la publication présente en fin de document les trois interprétations les plus courantes: la pentecôtiste, l’évangélique «classique» et la réformée
évangélique.

Christian Willi

Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui juin 2016

Commander S’abonner