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Les étapes d’une création (1896-1948)

© Alliance Presse
Comme beaucoup d’autres États, Israël est né au forceps, dans la douleur, les conquêtes et le jeu des intérêts diplomatiques
Joël Reymond

La situation avant 1918 : le sionisme de première génération
Au début du vingtième siècle, le sionisme politique en est à ses débuts. La première conférence sioniste a eu lieu en Pologne en 1884, le premier Congrès sioniste mondial en Suisse en 1897. «À Bâle, j’ai fondé l’État juif. Si je disais cela maintenant, tout le monde rirait de moi, mais dans cinq ans peut-être, dans cinquante ans sûrement, tout le monde en conviendra», écrit dans son journal Théodore Herzl, qui préside ce congrès. Théodore Herzl n’est pas l’inventeur du sionisme (les mouvements d’émancipation nationale sont nombreux au 19e siècle) mais il lui donne une impulsion décisive, prenant son bâton de pèlerin pour aller trouver des diplomates européens et ses pairs.
Le sionisme est, dès ses origines, pluriel et peu religieux. Il rencontre beaucoup d’opposition parmi les communautés juives. Certains trouvent qu’il brûle la priorité à Dieu, d’autres qu’il va rendre les Juifs européens suspects aux yeux de leurs gouvernements.
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Antisémitisme aidant, l’idéal naissant convainc un certain nombre de Juifs européens de sauter le pas et d’émigrer en Terre Sainte sous domination ottomane, où ils achètent des terres. De la Russie, une première vague d’immigration était déjà arrivée dans les années 1870, à cause des pogroms (massacres). Même dans les communautés juives du Proche-Orient, une nouvelle conscience de l’identité juive existe (fondation en 1860 de l’Alliance israélite universelle).
La première reconnaissance internationale du sionisme survient en 1917, lorsque Sir Arthur Balfour, secrétaire d’État aux Affaires étrangères britanniques, affirme que son gouvernement «envisage favorablement l’établissement en Palestine d’un Foyer national juif». Balfour est un chrétien influencé par les idées millénaristes chrétiennes. Les Arabes parlent de cette épisode comme de la «Grande trahison».
À cette époque, les Britanniques viennent d’envahir la Palestine. Elle compte 590 000 habitants, dont 57 000 Juifs, surtout à Jérusalem.

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