Il évoque pour commencer la foi chrétienne dans cette terre musulmane: «Il n’y a pas de foi à bon marché. Elle coûte toujours quelque chose que ce soit au niveau familial ou social». Sa communauté d’Alger compte entre 60 et 70 membres. Elle est constituée d’une bonne moitié d’Algériens et le reste d’étudiants étrangers et d’employés d’ambassades. Les cultes sont célébrés en français, les vendredis et les dimanches. «Les célébrations sont très simples», évoque Roger Correvon, plein d’estime pour les fidèles de son Église. Il relève en particulier la ferveur et la consécration. «Ce sont des moments de liberté, comme une sorte d’exutoire à toutes les frustrations accumulées dans la société et les familles. Des danses spontanées au rythme de la darbouka [tambour] ne sont pas rares à la fin du culte.»
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Pour le pasteur, un bourlingueur qui a aussi été en poste à Tunis, il est évident que l’Esprit de Dieu visite ces régions, en ces jours tout particulièrement. Les dix années noires de terreur qui se prolongent par des attentats sporadiques ont fortement ébranlé bien des musulmans qui ne se reconnaissaient plus dans cette violence aveugle. «Beaucoup d’entre eux ont vraiment rencontré Jésus-Christ à travers des songes ou des rêves, ou à travers les émissions chrétiennes diffusées par les paraboles satellites
», indique Roger Correvon.