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«Le CNEF mise sur le long terme»

© Alliance Presse
Historien spécialiste du protestantisme évangélique, le chercheur du CNRS Sébastien Fath dresse un bilan des premières années du CNEF. Entretien.
Christian Willi

Le CNEF a vu le jour sur fond de tensions entre les partisans d’une organisation faîtière évangélique et les partisans d’une FPF plus large. Aujourd’hui, le CNEF représente plus de 70% des évangéliques. Comment expliquez-vous ce succès ?
Rappelons que les évangéliques rassemblent, au sein du protestantisme français, la majorité des pratiquants et des lieux de culte actifs. Que le CNEF regroupe plus des deux tiers de ces évangéliques peut donc être considéré comme une réussite en matière de représentativité. Cela veut dire en effet que le CNEF regrouperait au moins la moitié des pratiquants protestants français et la moitié des lieux de culte. C’est considérable. Le CNEF n’est pas la «voiture-balai», du protestantisme, c’est l’une de ses deux locomotives.
Si le CNEF en est arrivé là, c’est en raison d’un lent processus interne, à l’abri des caméras, qui a rapproché les deux grandes familles évangéliques qui se parlaient peu jusque dans les années 1980: d’une part les «piétistes-orthodoxes» (très attachés à la mise en pratique de la «saine doctrine»), de l’autre, les charismatiques-pentecôtistes (très attachés à l’efficacité du Saint-Esprit dans la vie du croyant). Ce processus n’a pas été porté par une impulsion politique extérieure, ce qui aurait conduit à l’échec, comme on en voit l’exemple en France au travers des multiples tentatives de structurer l’islam «par le haut». Il est le fruit de logiques internes, portées par des acteurs motivés qui connaissent le terrain. C’est la raison pour laquelle le projet CNEF a pu se concrétiser, malgré une culture évangélique traditionnellement méfiante vis-à-vis des institutions supra-locales.

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