La vie de Wilfrid n’a jusqu’à présent rien eu d’un long fleuve tranquille. À l’âge de dix-sept ans, mal dans sa peau, il prend fait et cause pour les thèses d’extrême-gauche et s’initie à l’anarcho-nihilisme. Ce qui aurait pu rester une crise d’adolescence un peu forte se transforme en dure réalité, à la prison pour mineurs de Luynes, en Indre et Loire.
Sans espérance, puisque ses parents ont eux-mêmes abandonné la foi, il tombe rapidement dans la drogue puis l’alcool, entre deux séjours en hôpital de jour, en famille d’accueil ou en prison.
«Cela m’a séparé définitivement d’avec l’ensemble de ma famille, qui m’avait déjà en grande partie renié», explique-t-il. Dans le même temps, il perd son père, emporté par un cancer et il est condamné à deux ans de prison, cette fois-ci au quartier pour majeurs.
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L’influence positive d’un frère
«Je sortais de prison vers 2001, quand David, mon petit frère qui était croyant depuis déjà deux ans, m’a présenté aux chrétiens qu’il connaissait à Aix-en-Provence», raconte Wilfrid. Dans cette ville étudiante, les jeunes chrétiens avaient créé de nombreux groupes de partage biblique ou d’évangélisation. Wilfrid s’inscrit à l’université mais ses études seront de courte durée. Cette année-là sera cependant le moment où il situe le début de son cheminement de foi : «Je me suis demandé : comment font-ils pour être si heureux dans ce monde de merde ? Cela m’a donné envie de connaître leur Dieu. Puis, en lisant la Bible, je me suis dit que tant de livres écrits par des personnes différentes à des siècles si différents et qui concordent si parfaitement ne pouvaient pas être juste une œuvre humaine.»