La louange d’aujourd’hui se cherche. L’heure est aux expérimentations, aux questions, aux bilans aussi depuis que la musique moderne, avec le mouvement missionnaire moderne, a remodelé nos habitudes liturgiques. Par rapport aux hymnes plus virils, plus cérébraux, plus riches aussi d’antan, les chants d’aujourd’hui sont comparativement plus sentimentaux, centrés sur le «ici maintenant» de l’adoration. D’un côté, on se félicite d’avoir progressé dans le domaine de la rencontre avec Dieu, qui s’exprime dans une plus grande réalité, avec tout ce que cela implique d’émotions; de l’autre, beaucoup déplorent que la louange soit devenue «anthropocentrique », c’est-à-dire centrée sur l’homme, ses aspirations, ses craintes, ses besoins, son ressenti . Revenir à une louange «théocentrique», à l’hymnologie de nos grands-pères est-il la solution? Non. Il nous faut au contraire un étalon, une référence : les Psaumes ?
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La chose qui frappe dans les Psaumes, c’est leur humanité. Il
faudrait faire une étude complète de la richesse de l’expérience humaine qui apparaît dans ces «prières chantées» : colère, doute, angoisse, allégresse et méditation
consternée ou empreinte de stupéfaction édifiante face à la nature de Dieu, illumination (prophétisme). Les Psaumes font justice à notre expérience de la vie, en réelle annonce de l’incarnation à venir. En même temps, ils témoignent d’une présence et d’une action de Dieu remarquables.
Il y a un équilibre dans les Psaumes qui devrait, à mon sens,
renvoyer dos à dos ceux qui veulent une louange «théocentrique » (où l’homme s’oublie) et ceux qui vivent une louange «anthropocentrique» (où l’homme
s’éclate); car ni l’un ni l’autre n’atteignent la cible.
Comment retrouver une louange qui soit à la fois profonde et réelle, tout en évitant le travers
narcissique actuel?