L’odeur des coups de feu n’avait pas encore disparu des rues parisiennes que les premiers politiques dégainaient déjà leurs munitions de solutions, en riposte aux terribles attentats de Paris du 13 novembre. Gouvernement, candidats à la présidence de 2017 et autres penseurs des temps modernes ont égrainé leurs premières propositions ou exigences pour rassurer la population, tenter de réduire les risques d’attentats à l’avenir et marquer quelques points en vue des prochaines élections.
Parmi ces idées, il est à craindre qu’une fois de plus, certains trouvent dans ces attaques, perpétrées sur fond de récupération religieuse, une nouvelle occasion pour réclamer une réduction de l’espace accordé à la liberté d’expression religieuse. Rien ne serait pire. Car comme le dit en d’autres mots le romancier Eric-Emmanuel Schmitt dans une interview accordée au Quart d’heure pour l’essentiel, la confiscation de la religion par ces fous qui tuent au nom de Dieu appelle en réponse notre témoignage. Restreindre l’espace ou réduire au silence l’expression de sa foi dans l’espace public et dans tous les lieux de rencontres s’apparente à un autogoal.