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La Bible bientôt interdite?

© Alliance Presse
Eric Denimal se projette en 2019, à une époque où la laïcisation menace le droit de lire la Bible. Science-fiction?
Eric Denimal

Nous sommes en septembre 2019. Marine Le Pen, présidente de la République, prononce un discours lourd de sens: «Mon combat se poursuit. Les religions sont aliénantes. Nous devons résister à ceux qui, au nom d’une liberté d’expression qu’ils nous ont longtemps refusée, prétendent que Bible, Coran et autres bréviaires doivent circuler librement. Il est temps de sortir de l’obscurantisme et de limiter, voire d’interdire certaines lectures venues d’autres cultures et d’autres temps». Un discours applaudi en Suisse et dans le reste de l’Europe, la France continuant de montrer la voie à ses voisins.
Que s’est-il donc passé ? Il y a deux ans, l’ancien chef de l’Etat François Hollande n’est pas passé au second tour des présidentielles. Même le vote des Français issus de l’immigration n’a pas endigué la vague nationaliste. Dès l’automne 2017, le nouveau ministre de l’Intérieur a interdit tout mouvement d’opposition, décrétant l’état d’urgence. Puis plusieurs associations politiques et islamistes ont été dissoutes. De nombreux imams ont été mis en examen et plusieurs expulsés ou jetés en prison. Les relations diplomatiques avec plusieurs pays musulmans sont figées, tandis que l’Egypte, la Syrie et la Tunisie sont embourbées dans des guerres civiles.
L’Observatoire national de la Laïcité est rapidement devenu un outil fort utile entre les mains du nouveau gouvernement, pour limiter toutes les manifestations publiques religieuses, au nom de la République laïque. Le Conseil de l’Europe vient de saluer le courage du gouvernement de Gilbert Collard, lequel avait déjà dit  en été 2013: «Il faut interdire toute forme de manifestation religieuse, peu importe la religion!». L’avocat d’alors avait jeté les bases de la politique à venir. On se souvient de sa déclaration: «Il faut pacifier ce pays, et le seul moyen, c’est qu’on dise aux cornettes de ne plus apparaître, au voile de ne plus se montrer, aux croix de ne plus s’exhiber, de façon que l’on puisse vivre dans un pays pacifié». Lorsque son gouvernement a supprimé les jours fériés d’origine religieuse, le Mouvement Europe et Laïcité s’en est réjoui.
Puis c’est l’organisation «Protestants en fête 2017» qui a subi de nombreux ergotages administratifs. Et depuis, les Marches pour Jésus, comme bon nombre de manifestations de rue, sont formellement interdites. Des milliers de lieux de culte ont été fermés pour manquement aux consignes de sécurité. Et fin 2018, alors que l’hiver s’installait, des centaines de locaux appartenant à des Eglises, ont été réquisitionnés pour l’accueil des SDF et des chômeurs en fin de droits. Au printemps, les dégâts dans les lieux d’accueil étaient tels que l’Etat a accepté de racheter la plupart de ces infrastructures pour un euro symbolique. De nombreuses églises seront démolies puisque l’espace qu’elles occupent est considérable pour le peu de monde qui s’y retrouve épisodiquement.
Au milieu de ces mauvaises nouvelles, un signe nous arrive d’Asie: la mission Portes Ouvertes (qui n’a plus d’existence légale en France) mobilise les chrétiens du monde libre en leur demandant de prier pour notre pays, notamment pour que le projet d’interdiction de la Bible ne soit pas avalisé.

Eric Denimal

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Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui – septembre 2013

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