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L’histoire qui a fait la doctrine

Un clip vidéo évangélique parmi d’autres, visionné sur internet: c’est un auditorium bondé d’étudiants, un prédicateur chauve qui parle, tiens justement, d’eschatologie: «Ce que ce passage de Matthieu nous dit, c’est que Jésus pourrait revenir le mois prochain. C’est qu’il pourrait revenir demain. Et même que…». Coup de tonnerre et…
Joël Reymond

Un clip vidéo évangélique parmi d’autres, visionné sur internet: c’est un auditorium bondé d’étudiants, un prédicateur chauve qui parle, tiens justement, d’eschatologie: «Ce que ce passage de Matthieu nous dit, c’est que Jésus pourrait revenir le mois prochain. C’est qu’il pourrait revenir demain. Et même que…». Coup de tonnerre et fondu en blanc. La Bible du prédicateur retombe lourdement sur l’estrade. Dans la salle, seuls quelques auditeurs isolés restent, dispersés. L’un d’eux se lève, se prend la tête entre les mains, et tombe à genoux. Caramba! Et ce verset bien connu: «Comme l’éclair resplendit et brille d’une extrémité du ciel à l’autre…»
C’est un clip d’essence prémillénariste, ce que le consommateur ne saisit pas forcément; et encore, un prémillénarisme de type dispensationnaliste qui défend l’idée selon laquelle l’Église du Christ, la vraie, sera soudainement enlevée avant l’apparition du tyran mondial, l’homme du pouvoir politique déifié. Étonnamment, au XXe siècle, de telles vidéos, et plus généralement, de telles œuvres de fiction, ont beaucoup influencé le milieu évangélique dans sa compréhension des textes bibliques relatifs à la Fin. Qu’on pense notamment à Tim Lahaye et sa série Left behind.
Un autre élément d’influence au XXe siècle a été l’histoire moderne d’Israël, avec ses événements aux allures d’Ancien Testament, qui a mis en évidence que l’Israël «selon la chair» gardait une place unique dans le concert des nations et que les prophéties de l’Ancien Testament trouvaient encore des accomplissements hors de l’Église.
–CREDIT–
L’histoire du prémillénarisme
Avant cela, le prémillénarisme avait connu un autre bond en avant, au XIXe siècle, suite aux travaux de divers théologiens (anglo-saxons et français) mais surtout grâce à la prédication d’un certain John Darby. Son enseignement très structuré sur la question (baptisé «dispensationnalisme») et plutôt pessimiste pour l’époque a un écho assez considérable en Europe. Aujourd’hui, son découpage de l’Histoire en sept époques et surtout la cloison étanche qu’il prônait entre l’attente du Royaume et la présence au monde, forme de laïcité à l’envers, n’ont plus cours.
Si l’on remonte encore dans l’histoire, la compréhension prémillénariste était celle des premiers chrétiens, mais qui fut progressivement abandonnée suite à la rupture entre la synagogue et l’Église, aggravée par le constantinisme (union du glaive et de la croix à Rome) et l’influence de théologiens formés à la philosophie grecque qui ont poussé dans le sens d’une lecture figurative de l’Ancien Testament.

Les fidèles plus conservateurs
Le milieu évangélique francophone reste aujourd’hui partagé entre prémillémaristes dits classiques (non-dispensationnalistes) et amillénaristes. Le prémillénarisme serait même plus répandu dans le «peuple» évangélique que chez les théologiens. On peut sentir ici l’influence de la figure de proue de la théologie évangélique francophone, Henri Blocher, célébre amillénariste. Un sondage auprès des instituts bibliques a démontré que les positions étaient partagées.
Quoi qu’il en soit, la tension sur ces questions a beaucoup baissé d’intensité par rapport à il y a une génération et le consensus sur les fins dernières, et même sur la question d’Israël, domine.
Joël Reymond

Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui – Juin 2007


Sept certitudes que les évangéliques partagent

Dans son ouvrage Le Christ revient Alfred Kuen détaille sept éléments que partagent les évangéliques au sujet du retour du Christ. Jésus reviendra Tous les rédacteurs du Nouveau Testament ont parlé du retour du Christ. Tous les hommes le verront Non seulement le Christ reviendra, mais les textes indiquent que tous le verront (Mat. 24,?30). Selon Alfred Kuen, les termes employés par l’apôtre Paul peuvent être compris comme un voile qui sera ôté de nos yeux. L’avènement glorieux du roi L’avènement du Christ sera aussi la venue glorieuse du Roi (Apoc. 19,?16). Jour de joie pour les croyants Les chrétiens participeront aux noces de l’Agneau et au règne de Christ (Apoc. 19,?6-9; Mat. 25?31; Luc 22,?28-30, 2 Tim. 2,?11, Apoc. 3,?21). Jugement et règne divin Au temps de la grâce succédera le temps de jugement, un peu comme à l’époque de Noé. Le Seigneur a donné des signes de son retour Le Christ n’a pas donné d’indication sur le moment de son retour, lorsqu’il enseignait. Il a en revanche indiqué sept signes avant-coureurs de son retour (Mat. 25,5-14). Les plus connus sont la prédication de l’Évangile à la terre entière, la persécution des croyants et l’arrivée de faux christs et prophètes. Le Seigneur veut que nous l’attendions Ce qui a donné aux premiers chrétiens leur dynamisme, c’est cette conviction que le Maître pouvait venir d’un instant à l’autre. Pour Alfred Kuen, cette espérance est pour le chrétien un précieux stimulant à la fois pour sa sanctification et son service.

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