Skip to content

Kirghizistan: la foi en toute discrétion

© Alliance Presse
Au Kirghizistan, malgré les restrictions religieuses, les chrétiens ont une marge de manœuvre. Sixième volet de notre série sur les pays du monde.
Sandrine Roulet

Le Kirghizistan est un petit pays d’Asie centrale, dont la population est majoritairement musulmane. Mais cela n’a pas toujours été ainsi. Des fouilles archéologiques attestent d’une présence du christianisme dans ce pays dès le troisième siècle. Aujourd’hui, selon Operation World, les chrétiens représentent 5,3% de la population et les évangéliques 0,7%. Suite à la chute de l’URSS, l’Eglise y a connu une forte croissance. La première Eglise évangélique a été fondée en 1990. Le sud du pays, à majorité ouzbek, ne compte aucune commuanuté évangélique.
Ces dernières années, le développement des Eglises a ralenti. Notamment car la loi sur les religions, adoptée en 2009 et les reconnaissant toutes en théorie, soumet la liberté religieuse à de nombreuses restrictions. Selon l’Observatoire de la liberté religieuse, elle oblige chaque groupe religieux à se faire enregistrer et interdit le prosélytisme, les activités missionnaires «illégales», la distribution de matériel religieux dans les lieux publics… Ces mesures visent particulièrement à juguler l’islam radical, les autorités craignant beaucoup la montée de l’islamisme. Mais les chrétiens y sont aussi soumis.
Depuis 2012, une nouvelle Eglise doit faire valoir 200 membres pour s’enregistrer auprès des autorités locales: «Un seuil presque impossible à atteindre pour les communautés minoritaires, surtout dans les villages», note Portes Ouvertes. Par conséquent, «de nombreux groupes de croyants se réunissent sans permission. Ils risquent d’être découverts par la police et soumis à des amendes». «Faiseur de tentes» dans ce pays, Ludo remarque en effet que dans la ville où il habite, il existe plusieurs communautés de moins de 200 membres. L’Observatoire de la liberté religieuse constate aussi que «de nombreux groupes parviennent à fonctionner sans ingérence des pouvoirs publics, même sans reconnaissance de l’Etat».

Pour poursuivre la lecture, choisissez une des options suivantes:

Créer un compte gratuitement

Et profitez gratuitement de l'accès aux articles web réservés aux abonnés pendant 14 jours.

Publicité