Il n’y a pas d’amour sans limite
En 68, nous avons cru et proclamé que lever les interdits nous donnerait la liberté. Or ce que nous voyons aujourd’hui, c’est le règne de l’ego. L’absence de limites nous a menés à la difficulté d’accueillir l’autre et à la solitude. Entre les deux derniers recensements suisses, celui de 1990 et celui de 2000, il apparaît qu’il y a quatre fois plus de personnes seules. Il y a un lien entre le gaspillage écologique de notre société est notre solitude, parce qu’on ne partage plus les ressources.
Les expressions que j’entends au quotidien, parmi les jeunes de notre foyer, sont symptomatiques d’un individualisme morbide: «C’est ton problème, pas le mien», «j’en n’ai rien à …», «j’y vais, tant pis, j’assume». Les gens veulent revendiquer leur liberté, puis ils font n’importe quoi et en finalité, ce sont les autres qui assument. Quand on dit «c’est ton problème», on s’attend à ce que personne ne s’occupe de nous. Et que lorsque tes problèmes sont trop importants, cela remet en question ton droit d’exister. On se dégage de toute forme de responsabilité vis-à-vis de l’autre.
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Les limites à la mode
Je suis frappé de constater que de plus en plus de décideurs et d’éducateurs appellent de leurs vœux la définition d’un cadre, de limites, découvrant que c’est en l’absence de cadre et de limite que des jeunes manifestent le plus de mal-être et de sentiment d’insécurité. À l’évidence, la confrontation à un cadre est devenue pour beaucoup d’entre eux une façon de retrouver un peu de sécurité.
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