Le pas en avant de l’Église évangélique réformée vaudoise (EERV) vers la reconnaissance de l’homosexualité va-t-elle provoquer une division ? Pas sûr. Si cette reconnaissance votée le 15 janvier est désormais officielle, nombre de réformés s’identifient avant tout à leur paroisse locale et à leurs pasteurs. Pierre Bader, porte-parole du camp conservateur, livre son impression : «Certains vont partir, c’est sûr. J’ai entendu que plusieurs paroisses s’interrogeaient et ne savaient que faire. Nous n’avons pas prévu à l’avance la suite de cette défaite».
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Pour le pasteur de Corsier-Corseaux, les autorités de l’EERV ont joué finement. «Si elles avaient choisi une approche trop claire en faveur de l’homosexualité, on courait à la rupture», analyse-t-il (voir encadré). Au final, l’EERV a selon lui «passé un message peu clair», par ailleurs salué, mais avec réserve, par les groupes homosexuels.
Avec une majorité de 90% pour chaque objet voté, on peut parler d’un plébiscite, même si les débats ont été nourris à l’interne comme à l’externe. L’aspect politique de la démarche est apparu clairement. Selon Pierre
Bader, cette question «périphérique au ministère pastoral et à la Bible est venue sur la table sous la pression de la société» et elle «a été instrumentalisée pour marginaliser le courant évangélique.»
Et le pasteur Bader de regarder à l’avenir: «Cette votation a des racines profondes : une certaine théologie réformée qui place l’homme au centre. C’est là, en amont, qu’il nous faut travailler. Car elle va déployer d’autres
effets», conclut-il. (JR)

Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui – Mars 2008

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Trois décisions du Synode commentées

Dieu accueille les homosexuels «Je suis content qu’il y ait redéfinition claire contre toute homophobie. Les homosexuels sont accueillis dans l’Église au même titre que tous les autres pécheurs sur cette terre. Cette position de principe était dans l’air. Elle est maintenant formulée.» L’orientation sexuelle ne joue aucun rôle dans l’accès au ministère, à part si elle est militante «La vie privée est un des critères d’accession au ministère, le Nouveau Testament est sans équivoque. Il y a dans ce deuxième point une reconnaissance implicite de l’homosexualité comme style de vie accepté par Dieu.» Non à une bénédiction semblable au mariage mais réfléchissons à une liturgie spécifique «Bonne chance pour mettre au point une liturgie qui dise “Dieu vous aime” sans dire “Dieu bénit votre projet de vie en commun”. Il faudra des subtilités, de la haute voltige intellectuelle que les gens n’arriveront pas à saisir.»