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Faut-il pardonner même quand l’offenseur ne s’est pas excusé?

Monique et Thierry Juvet, pasteur, médiateur, superviseurs et conseillers ACC vous répondent.

J’ai toujours pensé que le pardon devait être accordé même si la personne qui avait des torts ne s’excusait pas, parce que non consciente d’avoir blessé ou pour d’autres raisons. Mais récemment, j’ai lu dans un livre que le pardon ne devait pas être automatique si l’abuseur ne s’excusait pas. L’auteur citait Matthieu 6, 14: «Si vous pardonnez aux hommes leurs fautes, votre Père céleste vous pardonnera aussi; mais si vous pardonnez pas aux hommes, votre Père ne vous pardonnera pas non plus vos fautes». Que dites-vous? (Marguerite, 58 ans)

Certains disent que le pardon ne s’accorde que face à la demande de pardon de l’offenseur, d’autres que ce n’est pas une condition indispensable. Avant tout, sachons que le pardon n’est pas un automatisme, mais un chemin, souvent difficile, composé d’étapes qui demandent du temps.
Ne confondons pas le pardon que nous donnons avec celui que Dieu nous accorde. Ils n’ont pas la même fonction. Celui de Dieu efface nos fautes pour l’éternité. Pour recevoir cette grâce, il nous faut confesser notre péché et nous en détourner. Le pardon que nous donnons est d’abord pour nous: il nous permet de retrouver la liberté perdue à cause de l’offense qui a produit de l’amertume, ou de la dépression, ou de la crainte ou encore de la colère. En ce sens, pardonner c’est guérir des blessures engendrées par l’offense, et nous aurions tort de nous en priver.
Il ne faut pas confondre non plus pardon et réconciliation. Une personne abusée devra, un jour ou l’autre, être capable de pardonner, pour que son parcours de guérison soit complet. C’est le prix pour retrouver la liberté émotionnelle. Mais il est parfois nécessaire de garder une distance relationnelle avec une personne non-repentante ou qui continue à faire du mal. Dans ce cas, la réconciliation serait dangereuse. Pour retrouver la liberté, il peut aussi arriver que nous devions pardonner à quelqu’un qui est décédé sans avoir reconnu sa faute. Il est donc possible de pardonner, même si notre offenseur ne reconnaît pas ses torts.

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Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui – décembre 2011

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