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Faites vos jeux, rien ne va plus!

La chronique mensuelle d'Hugues Not, qui jette un regard doux-amer sur le protestantisme et la société.
Hugues Not

Si l’on veut contenir un peuple, il faut lui fournir du pain et des jeux. Cette formule d’un empereur romain ne s’est jamais démentie. Pour le pain, nous n’avons pas trop à nous plaindre, si ce n’est de voir son prix augmenter sans cesse. C’est moins inconfortable que d’en manquer; ce qui est d’actualité dans bon nombre de pays.
A propos de jeux, nous n’en sommes pas privés non plus: à la télé, sur le téléphone portable, sur le net, dans les bureaux de tabac et dans les casinos… Comment maintenir toute une population dans des canapés, entre écran plat et canettes fraîches? En proposant le meilleur des jeux, le sport! Natation, tennis, cyclisme, rugby et… football. Les grandes messes et les idoles sont au rendez-vous.
Hier, des tribus et des hordes vendaient leurs services et s’engageaient dans telle ou telle armée. Ces mercenaires changeaient de roi selon qui paie le mieux. Aujourd’hui, les vedettes du foot ne sont-elles pas des mercenaires modernes qui se transfèrent et se vendent pour appartenir momentanément au club le plus offrant? Ils défendent alors les couleurs d’une ville où ils n’ont jamais mis les pieds ou d’un pays dont ils ne parlent pas la langue. Ils encaissent des salaires qui, en temps de crise, ont quelque chose d’indécent.
Tel ou tel champion, aussi doué soit-il pour jongler avec un ballon, peut-il vraiment coûter des dizaines de millions? Sans doute, puisque des clubs sont capables de se les disputer et de surenchérir. Je me pose pourtant la question de mesurer la différence de prix acceptable entre un footballeur professionnel et un ajusteur au chômage. Le gladiateur qui passionne les foules est-il si différent de l’esclave qui sert? Et moi, quel est mon prix? Qu’est-ce qui module mon prix? Ce que je suis? Ce à quoi je sers? Selon celui qui me regarde, suis-je en augmentation ou en solde?
Une consolation: aux yeux de Dieu, nous avons tous la même valeur et le Christ a donné pour chacun la même chose: il a payé de sa vie. C’est bien autre chose qu’un jeu.

Hugues Not>

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Christianisme Aujourd'hui

Article tiré du numéro Christianisme Aujourd’hui – septembre 2013

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